C’est un cri du cœur que lancent aujourd’hui la Fédération québécoise des gestionnaires de zecs, le Réseau des zecs ainsi que la Fédération québécoise pour le saumon atlantique.
Tous unissent leurs voix pour interpeller le gouvernement du Québec sur l’urgence de soutenir financièrement un modèle de gestion du territoire qui vacille.
Les zecs ou zones d’exploitation contrôlées représentent l’un des plus vastes réseaux d’économie sociale à vocation environnementale au Québec. Ensemble, elles couvrent 48 000 kilomètres carrés, répartis sur 63 territoires, et génèrent des retombées économiques annuelles de près de 300 millions de dollars en plus des 4 000 emplois en région qui dépendent directement de ce modèle.
À lui seul, le secteur de la pêche au saumon génère plus de 26 millions de dollars et permet à près de 700 000 personnes d’accéder à la nature chaque année. Mais malgré cette contribution importante, les organismes gestionnaires, tous à but non lucratif, peinent à boucler leur budget.
Depuis la fin de l’entente de financement avec le gouvernement en 2023, la situation s’est fragilisée. Un projet de modernisation et de développement du Réseau des zecs a été refusé à deux reprises dans les récents budgets, mettant à mal la mission de conservation, d’éducation et de mise en valeur de la faune.
Guillaume Ouellet, président de la Fédération québécoise des gestionnaires de zecs, déplore que les gestionnaires n’aient même plus la place pour discuter sérieusement avec les décideurs. « Le seul fait de devoir faire un communiqué de presse en dit long », affirme-t-il.
Pour sa part, Normand Fiset, président de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, souligne que même le renouvellement partiel de financement obtenu grâce au saumon atlantique ne suffit plus à sauver le secteur. « C’est tellement fragile, mais tellement important », dit-il, avec inquiétude.
Myriam Bergeron, directrice générale des deux fédérations, insiste sur le potentiel du modèle : « Il faut du financement, de la vision et du courage. C’est un investissement qui peut rapporter gros au Québec ».
Les gestionnaires de zecs se disent prêts à collaborer activement avec le gouvernement.
Ils tendent la main pour construire une vision durable, au service des générations futures et de notre patrimoine naturel.