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Malgré deux mauvaises nouvelles, le syndicat de Bombardier de La Pocatière demeure confiant

Crédit : Huffington Post
Les installations de Bombardier à La Pocatière

Le ciel s’est assombrit pour Bombardier dans la dernière semaine de septembre avec l’annonce de la fusion de deux compétiteurs d’envergures; Alstom et Siemens qui fondent dorénavant une coentreprise et ensuite, l’imposition de mesure de taxation américaine atteignant 220% sur les ventes d’avion de la C-Series aux États-Unis. Malgré une certaine désolation, Mario Guignard, le président du syndicat des employés de l’usine Bombardier de La Pocatière réussit à voir une lueur d’espoir à travers les sombres nuages qui font de l’ombre pour la multinationale d’origine québécoise.

L’alliance européenne crée une société gigantesque de production de trains, produisant un chiffre d’affaires de 22 milliards $.

Le président explique sa pensée : « Je ne dirais pas que je ressens de l’inquiétude, mais une certaine désolation puisque récemment, Siemens et Bombardier semblait se diriger vers une entente unifiant les deux joueurs. La question à laquelle il faudrait avoir des réponses est : pourquoi? D’un autre côté, Bombardier font déjà des affaires en Chine. Une éventuelle alliance entre Bombardier et les chinois pourrait possiblement leur servir de porte d’entrée pour le marché de l’Europe. Le temps nous dira qui fera la meilleure entente, si c’est le cas. »

En réaction, le côté patronale a répondu dans un court communiqué que « Bombardier est capable de se développer seul », mais rien ne dit que l’entreprise ne choisira pas plus tard de conclure une alliance de renforcement à son tour.

Les fabricants de matériel ferroviaire sont confrontés à une forte concurrence du constructeur chinois China Railway Rolling Stock Corp (CRRC), une société d’État lancée en 2015 et qui a un chiffre d’affaires de 44 milliards $.
 

Monsieur Guignard allonge la conversation en ramenant le sujet à l’échelle locale. Afin de maintenir les 600 employés en poste en usine, dont 170 nouveaux travailleurs qui n’étaient pas sur la liste de rappel, le président demande que l’usine de La Pocatière reçoive de gré à gré un contrat pour les besoins de renouvellement des voitures de la ligne bleue du métro de Montréal. « Moi et nos membres espérons que le maire Denis Codère et le gouvernement recevront bien le message. » À l’été 2018, toutes les voitures destinées à la ligne orange et verte auront été livrées.

Les installations de Bombardier à La Pocatière. (Crédit : Le monde en image).

« Le carnet de commande ne permet pas le maintien en emploi de tout le monde sur le plancher. Présentement, nous avons tout le personnel qualifié en poste, l’usine est montée pour faire la production d’une voiture par jour et nous offrons une expertise éprouvée, répondant entièrement aux besoins du cahier des charges. Initialement, le contrat était prévu pour 1 200 voitures. Seulement 468 ont été commandées… » de conclure le président, déterminer à garder ses travailleurs et les fournisseurs encore longtemps à l’œuvre.

Si le message de monsieur Guignard est compris haut et fort par le maire de la métropole québécoise, il y aura plus de train en provenance du Bas-Saint-Laurent afin de transporter dignement les montréalais et ses visiteurs provenant de partout dans le monde. Ainsi, La Pocatière produit des trains pour Montréal et Montréal fournit une locomotive économique pour toute une région : ça semble équitable.

Le 8 septembre 2017, une délégation kamouraskoise s'est déplacée à la cérémonie d'inauguration de la Maison des régions de Montréal, sous l'invitation du maire Denis Coderre. La Maison des Régions incarne l'outil de collaboration qui permettra de bâtir des ponts entre les diverses entreprises régionales et Montréal afin qu'elles créent entre elles des liens d'affaires durables. Ici, est-il question de symbole ou de réalité tangible? La réponse viendra à la fois de Montréal et de Québec.

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