C'est le jeudi 12 octobre dernier devant le juge Bernard Lemieux au palais de justice de Montmagny que Marcel Brochu, un septuagénaire de Saint-Magloire a été condamné à 20 mois de prison pour des agressions sexuelles commises en 1993 et 1995 sur un individu lorsque celui-ci n'avait seulement que 13 et 14 ans.
Ce dernier a donné la permission à CMATV Nouvelles de raconter son histoire afin de sensibiliser la population sur les agressions sexuelles ainsi que pour encourager les victimes à dénoncer leurs agresseurs, toutefois, un interdit de la cour nous empêche de dévoiler le nom de la personne en question.
C'était en 1993, Pierre (nom fictif) n'avait que 13 ans et il avait eu vent que Marcel Brochu, qui détenait une terre à bois, avait besoin d'aide pour divers travaux chez lui.
Un jour dans un champ, Marcel Brochu, alors dans la cinquantaine, force Pierre à baisser son pantalon et commence à lui faire des attouchements sexuels. Le manège aurait continué jusqu'en 1995 et se serait produit à 8 reprises environ.
L'agresseur aurait, selon les dires de la victime, averti celui-ci de ne pas raconter ce qui s'était passé et, que de toute manière, personne ne le croirait. Ce qui a conduit Pierre à garder son secret pour lui…
Le passé revient hanter Pierre le menant directement à la dépression
En 2014, rien ne va plus pour Pierre. Il est dépressif, a développé de gros problèmes d'alcool, n'a presque plus d'amis puisqu'il est toujours isolé.
Une journée où il n'en peu plus, il demande à sa tante de lui couper les cheveux. Sa tante, voyant que depuis un certain temps que Pierre ne va pas, lui demande ce qu'il a. C'est à ce moment qu'il éclate en sanglots et révèle la terrible vérité à sa tante — consternée par les révélations de ce dernier.
Pierre raconte ensuite l'histoire à ses parents et décide de porter plainte à la Sûreté du Québec.
Trois ans plus tard, le verdict tombe. Brochu est reconnu coupable d'agression sexuelle et est condamné à 20 mois de prison. Il ne peut pas d'ailleurs être en contact avec des jeunes en bas de 18 ans, être proche des parcs et des écoles, écope également de trois ans de probation avec 18 mois de suivi. Il est aussi enregistré à vie dans le registre national des délinquants sexuels tout en ayant été obligé de donner un prélèvement d'échantillons de son ADN.
Par ailleurs, il n'est pas à sa première condamnation en la matière, puisque dans les années soixante, Brochu aurait été condamné à des travaux communautaires pour des accusations à connotation sexuelle.
Quant à Pierre, il a repris le gout à la vie tout en ayant recommencé à rire et se sent beaucoup plus léger, bien qu'il ait eu plusieurs rencontres avec le CAVAC (Centre d'aide aux victimes d'actes criminels) afin de s'aider à cheminer. Il ne regrette cependant pas d'avoir dénoncé son agresseur et encourage les autres victimes à faire pareil pour que ces derniers paient pour leurs crimes et également pour entamer un processus de guérison.