Diane Gendron-L'Oie blanche
Participer pour la première fois à une compétition internationale, et ce, dans le domaine des métiers de la bouche, requiert de l'audace, de la compétence, une bonne dose de confiance en soi et de la créativité. Pour sûre, Marie-Claude Drouin, chocolatière des Gâteries de la mie à Saint-Jean-Port-Joli, possède toutes ces qualités.
À l'évocation du Mondial des Arts sucrés, qui aura lieu du 8 au 11 mars à Ville des Pins, près de Paris en France, les yeux de Marie-Claude Drouin pétillent. Nul doute, elle se passionne pour son métier. «J'y vais pour le défi, pour me dépasser», de confier la chocolatière, lors d'une entrevue le 12 janvier à son lieu de travail.
Elle et son complice, Sébastien Camut, un Québécois d'origine française, composent l'équipe canadienne qui va se mesurer à quinze autres duos provenant d'autant de pays. Les équipes doivent être formées d'un gars et d'une fille parce que l'un des objectifs de la compétition consiste à promouvoir le métier de pâtissier auprès de la gente féminine, explique Mme Drouin.
20 heures
Mme Drouin a appris qu'elle sera de la compétition en mai ou juin dernier. Elle a commencé les pratiques avec son coéquipier en septembre. Les équipes qui se disputent les honneurs de cette épreuve de haut niveau doivent accomplir leurs pièces de A à Z, en 20 heures, plus précisément sur deux journées de 10 heures.
«Il faut épater le jury, se démarquer et réaliser toutes les pièces montées dans le temps alloué», note Marie-Claude Drouin. Chaque équipe doit fabriquer une pièce en sucre en l'occurrence un entremet, une en chocolat sous la forme de bonbons et une autre en pastillage, soit une tarte revisitée. Autre obligation, l'une de ces pièces montées doit être fabriquée uniquement par la fille. Mme Drouin a choisi celle en pastillage (pâte blanche que l'on voit souvent sur les gâteaux de mariage). Dernier élément imposé, les concurrents auront aussi à concevoir et préparer des assiettes à dessert chaud et froid.
L'équipe canadienne a retenu le thème «Naturia, la nature et les saisons du Canada» pour réaliser ses uvres.
La hantise de chacun est de voir s'écrouler la pièce montée lors du déplacement vers la table de présentation, admet la chocolatière de Saint-Jean-Port-Joli. «Pour ma part, je crois que le plus gros défi sera de contrôler mon stress. Toutefois, j'ai la faculté d'entrer dans ma bulle», avoue Mme Drouin.
L'équipe canadienne part confiante, car déjà avoir été choisie pour participer à une telle compétition constitue une victoire en soi. Au terme du concours, trois prix seront remis, tous en argent. En attendant le départ, les pratiques s'intensifient pour les deux Québécois.