Sylvain Fournier - L'OIE BLANCHE
Même si l?on croit qu?il y a moins d?oies blanches à Montmagny durant l?automne, les résultats de chasse continuent d?être très bons sur les battures de Montmagny, même meilleurs qu?à Cap Tourmente!
C?est du moins ce qu?a révélé la semaine dernière le porte-parole de la Société d?aménagement et de conservation des oiseaux migrateurs de Montmagny (SACOMM), organisme gestionnaire de la Zone d?exploitation contrôlée (ZEC) de l?oie blanche, M. Jean-François L?Écuyer, qui a été invité à réagir sur l?absence d?oiseaux migrateurs durant le dernier Festival de l?oie blanche.
«Depuis les dix dernières années, la moyenne d?oies abattues par chasseur est plus importante à Montmagny qu?à Cap Tourmente et c?est parce que les chasseurs sont mieux encadrés», a dit M. L?Écuyer. En moyenne chaque année, les 500 chasseurs qui fréquentent la ZEC abattent environ 3 500 oies, canards et quelques outardes.
Selon le gestionnaire de l?unique ZEC destinée à la sauvagine au Québec, les oies sont plus éparpillées sur le territoire québécois parce qu?elles sont plus nombreuses. Et ce n?est pas en raison de la pression de chasse à Montmagny.
«Il n?y a pas de pression de chasse à Montmagny. Le territoire de la ZEC représente environ 4% du territoire occupé par la sauvagine», a mentionné M. L?Écuyer qui constate également que les habitudes alimentaires des oiseaux ont changé depuis les dernières années. Les oies raffolent des champs de maïs!
Les battures de Montmagny ont une capacité nourricière pour environ 25 000 à 30 000 oies, explique M. L?Écuyer. Ces champs de scirpe d?Amérique sont donc rapidement dévorés par les oies qui se tournent vers les champs de maïs pour assurer leur alimentation. «Cet automne, à l?Action de Grâces, il n?y avait à peu près pas d?oies, seulement les oies non reproductrices qui sont très difficiles à chasser. Le troupeau de familles est arrivé à Montmagny vers la mi-octobre», a expliqué le porte-parole de la SACOMM.
Autre phénomène observé l?automne dernier, les familles d?oies ont séjourné plus longtemps au Saguenay avant de bifurquer vers la Côte-du-Sud en raison de l?abondance de nourriture dans les champs. L?été dernier, le troupeau comptait 27% de jeunes oies.
«C?est normal que les oies s?étendent davantage car elles sont plus nombreuses et la capacité de les nourrir est la même à Montmagny», a dit M. L?Écuyer en ajoutant qu?on comptait 300 000 oies en 1993 contre un million en 2011. «Avant, on n?en voyait pas à Rimouski, ni dans la région de Montréal. Aujourd?hui, oui!», explique ce passionné de chasse à l?oie qui a terminé sa saison à la mi-décembre l?an dernier à l?extrême sud ouest du Québec, près des frontières de l?Ontario.
Le Festival devrait-il suivre l?arrivée plus tardive des oies? Selon M. L?Écuyer, c?est un pensez-y bien car plus on repousse le Festival plus la température risque d?être moins agréable pour les visiteurs à l?extérieur. Afin d?améliorer l?observation des oies au quai de Montmagny, M. L?Écuyer propose de choisir un moment qui permettrait de faire coïncider le festival avec la période de marées hautes se produisant à des heures favorisant la présence de visiteurs sur le quai. Quand la marée est haute à 3h du matin, il n?y a en effet pas beaucoup de touristes présents, même si les oies sont tout près du quai!
Depuis les dix dernières années, la moyenne d?oies abattues par chasseur est plus haute à Montmagny qu?a Cap Tourmente.