La tension monte entre les producteurs forestiers de la Côte-du-Sud et l'industrie du sciage, alors que le compte à rebours est enclenché vers l'entrée en vigueur d'un nouveau système de mise en marché collective prévue pour le 1er juillet.
Face à une médiation au point mort, le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud a officiellement demandé l'intervention d'un arbitre auprès de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.
Cela fait maintenant plus de neuf mois que les producteurs ont obtenu le droit de regrouper leurs ventes de bois de sciage et de déroulage dans un système collectif. Pourtant, malgré les efforts, aucune entente n'a pu être conclue avec les scieurs sur les modalités essentielles : le mesurage, les catégories de produit, les mécanismes de fixation et d'ajustement des prix.
Une médiatrice, Me Manon Beaumier, avait été nommée pour rapprocher les deux parties. Mais à la dernière rencontre de médiation, le 29 avril dernier, les représentants du Conseil de l'industrie forestière du Québec, le CIFQ, étaient absents.
De plus, le Conseil de l'industrie forestière du Québec a indiqué qu'il ne serait pas disponible avant la mi-juin, ce qui compromet toute chance d'accord avant la date fatidique du 1er juillet.
Pour le Syndicat, il s'agit là d'une tactique délibérée visant à retarder, voire à empêcher la mise en marché collective. Le Conseil de l'industrie forestière du Québec avait d'ailleurs déjà obtenu un premier report dont la date initiale était fixée au 1er février dernier. En parallèle, l'organisation mène une bataille judiciaire pour tenter de faire invalider la décision de la Régie.
Devant l’impasse, l’arbitrage devient la seule voie réaliste, selon Pierre Lemieux, président du Syndicat : « Chaque jour sans la mise en marché collective est une perte financière pour les producteurs et un manque de respect envers toute la filière du bois. » Le Syndicat insiste à l’effet que seule une décision formelle de la Régie permettrait de fixer les règles du jeu une bonne fois pour toutes et de démarrer ce virage attendu dans des conditions équitables.
La Régie aura donc la responsabilité de trancher et sa décision s’imposera aussi bien aux producteurs qu’aux acheteurs opérant sur le territoire.
D’ici là, les regards restent tournés vers Québec, dans l’attente d’un dénouement dans cette impasse.
D’ailleurs, tous les producteurs de bois de la Côte-du-Sud sont convoqués à l’assemblée générale annuelle du Plan conjoint des producteurs de bois de la Côte-du-Sud, ce mercredi, 14 mai, à 13 heures, à la salle des Bâtisseurs du Centre Rousseau, à Saint-Jean-Port-Joli.