M. Louis-Philippe Carrier, Mme Louise Soucy et M. Paul Godbout, tous trois de l'organisme Mission Corail-Haïti Québec.
C’est lundi matin au Café Bistro au Coin du Monde que Mme Louise Soucy, présidente du conseil d’administration de Mission Corail-Haïti Québec, ainsi que messieurs Louis-Philippe Carrier et M. Richard Godbout administrateurs sortants et coopérants, ont rencontré la presse locale afin d’informer la population sur l’état terrible de la situation actuelle à Corail suite au tremblement de terre survenu le 14 août dernier.
Rappelons qu’en cette fatidique journée, encore une fois, Corail subit le déchaînement de la nature de sorte que la ville s’est malheureusement retrouvée au centre d’un tremblement de terre de magnitude 7,2.
À noter que c’est la pire catastrophe naturelle dans l’histoire de Corail. En effet, en l’espace de quelques minutes, la vie de toute cette communauté s’est écroulée. C’est par ailleurs plus de 60 % des maisons et des commerces de Corail qui ont été détruits à un degré ou à un autre.
Les blessés se comptent par centaines et les morts par dizaines, de sorte que l’hôpital est débordé.
Des lits de fortune ont bien entendu été installés à l’extérieur puisque le dispensaire de l’organisme a sévèrement été touché par le séisme rendant ainsi son utilisation impossible.
Toujours aussi dévouées, Sr Deuza et Sr Sueli, les religieuses responsables du dispensaire concerné, ont transformé le bâtiment de La Fraternité L’Alverne n’ayant subi que de légers dommages, en centre d’hébergement et dispensaire provisoire.
Elles offrent ainsi gîte et couvert ainsi que des soins médicaux aux gens dans le besoin. Le tremblement de terre n’a d’ailleurs pas épargné l’école du 2e cycle qui a subi des dommages significatifs.
En effet, des fissures importantes dans les murs et les dalles de béton rendant les lieux non sécuritaires et la conséquence directe de ce séisme est qu’il ne peut y avoir de rentrée scolaire à cet endroit.
Quant au bâtiment du 1er cycle, il est encore difficile d’évaluer les dommages, puisque l’organisme n’a pas accès à l’école, car il y a trop de débris, dont ceux de l’effondrement de l’Église Saint-Pierre qui obstruent le passage et rendent l’accès au bâtiment trop risqué.
Comme si le tremblement de terre n’était pas suffisant, à peine deux jours plus tard, l’ouragan Grâce a déversé ses pluies diluviennes et ses vents violents sur la communauté de Corail.
Les gens font donc face à un dilemme : rester dehors pour éviter l’effondrement des bâtiments fragilisés par le tremblement de terre ou s’y abriter pour se protéger des intempéries.
Mission Corail-Haïti Québec doit donc créer un fonds d’urgence considérable afin de reconstruire ses propres infrastructures (dispensaire, école St-Jean-Bosco et coopérative d’habitation), contribuer à la reconstruction de la ville de Corail et surtout assurer l’accès à de l’eau potable.
Plusieurs démarches sont entre autres faites auprès d’organismes internationaux pour obtenir des subventions et de l’aide directe à la population ainsi qu’une campagne de financement.
L'organisme est toujours en communication étroite avec leur équipe sur les lieux, les partenaires et les dirigeants de Corail.
« Il faudra penser autrement et construire plus solidement selon des normes antisismiques afin de réduire la vulnérabilité de cette communauté aux catastrophes naturelles. C'est l'ensemble des infrastructures qui doivent être reconstruites : rues, habitations, commerces, écoles et lieux de culte, etc.. Dans l'immédiat, la priorité est l'accès à de l'eau potable, l'approvisionnement en denrées alimentaires et en abris temporaires. Il ne faut pas négliger la prise en charge de la santé mentale des survivants de cette tragédie. Ce sont deux évènements traumatisants qui ont été vécus en moins de cinq ans : le tremblement de terre du 14 août dernier et l'ouragan Matthew en 2016. Certains doivent faire le deuil d'amis, de membres de leur famille et pour certain de n'avoir pu retrouver le corps de leurs proches. Je serai à Corail le 1er septembre afin de réaliser l'évaluation complète des dégâts et planifier la reconstruction de notre école, le dispensaire et répondre aux besoins urgents de la communauté de Corail », a expliqué Mme Louise Soucy.
L'objectif de la campagne est d'amasser dans un premier temps 750 000 $ pour la reconstruction.
« Souvent les gens se demandent si l'aide apportée à l'étranger soutient réellement les populations démunies. Ils se questionnent à savoir si l'argent va se rendre au bon endroit et si elle sera utilisée pour les bonnes fins. Mission Corail-Haïti Québec est un petit organisme et ses interventions sont basées sur les valeurs de l'entraide, la solidarité, la coopération et la responsabilité individuelle. Notre organisme opère un budget annuel de 90 000 $ par année qui sert principalement au fonctionnement de l'école St-Jean-Bosco, du dispensaire et de la coopérative d'habitation. Nous n'avons qu'une seule employée rémunérée au Québec à raison d'une journée par semaine. Donc, l'argent sert à aider directement les gens de Corail ! », a ajouté M. Richard Godbout.
« Je connais bien Haïti et particulièrement Corail. J'y suis allée en 2016 lors du passage de l'ouragan Matthew. Cet ouragan a été sans pitié avec des vents de 200 à 300 km/h. Les gens se sont réfugiés là où ils le pouvaient. Arbres cassés, déracinés, les fruits rarissimes et les récoltes détruites, les marchés publics ont quasi disparu. Les dégâts à nos infrastructures ont été très importants. Les séquelles sont encore visibles. On ne pouvait imaginer qu'un autre désastre naturel causerait encore plus de dommages. Ceux de l'ouragan Matthew sont sans commune mesure comparativement à ceux d'aujourd'hui. Les Coraillais vivent comme ils le peuvent. Je peux vous assurer que les besoins sont immenses et les ressources presque inexistantes pour cette communauté. Notre aide est nécessaire pour assurer la survie de ces gens. Notre école très endommagée par le tremblement compromet la rentrée scolaire des élèves. C'est 630 enfants qui fréquentent nos classes. En tant que, directeur d'école retraité, cette situation me touche profondément. Je sais pertinemment que l'avenir du pays passe par cette nouvelle génération. L'éducation est la pierre d'assise du développement d'une collectivité. J'invite la population à être généreuse ! », a conclu M. Louis-Philippe Carrier.
Rappelons que Mission Corail-Haïti Québec, dont une partie de l'équipe demeure en Côte-du-Sud est un organisme à but non lucratif qui œuvre dans la ville de Corail, en Haïti, depuis plus de 35 ans.
L'organisme chapeaute la plus importante école primaire du département, un dispensaire qui accueille de 60 à 80 patients par jour, un centre culturel et une coopérative d'habitation qui regroupe 150 familles parmi les plus pauvres de la ville.
Mission Corail-Haïti Québec c'est : 630 élèves à l'école St-Jean Bosco, 60 à 80 patients par jour au dispensaire Sainte-Claire, le centre culturel Régina Protmann, 150 familles vivant à la coopérative d'habitation Cité Bédard, 40 employés salariés haïtiens (professeurs, préposées aux bénéficiaires, personnel de soutien).
Pour davantage d'informations ou pour vous impliquer bénévolement, vous pouvez communiquer avec M. Richard Godbout 418 234-1431 ou M. Louis-Philippe Carrier 418 248-3174 ou à Mission Corail-Haïti Québec au (418) 647-3134 ou par courriel à [email protected].
Voici par ailleurs le lien pour notre campagne de financement : https://www.gofundme.com/f/haiti-au-secours-de-corail-help-corail-haiti
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