Nicole Bourgault, de Sainte-Louise, fait partie des quatre auteurs qui ont écrit les textes du livre «Le patrimoine religieux de l'église Saint-Charles-Garnier» lancé récemment à Québec.
Abondamment illustré, ce volume de 136 pages résulte d'une initiative de la fabrique locale, laquelle a «voulu faire le point sur la valeur patrimoniale de son église afin de prendre les meilleures décisions pour son avenir, incertain comme celui de toutes les églises» d'expliquer l'ethnologue Jean Simard. Ce dernier, également résidant de Sainte-Louise, a signé la préface du bouquin.
Mme Bourgault, artiste et consultante en ethnologie, est donc intervenue dans le dossier à titre d'experte des ?uvres de son père, Jean-Julien Bourgault. Car les archives de l'église, construite de 1945 à 1947 à l'angle du boulevard Laurier et de l'avenue du Chanoine-Morel, font état de sommes versées au célèbre disparu, sans plus!
Le mandat de Mme Bourgault consistait donc à authentifier les ?uvres de son père à l'église Saint-Charles-Garnier, du nom d'un saint martyr canadien.
Effectivement, Jean-Julien Bourgault a réalisé une grande partie des sculptures et pièces d'ébénisterie de l'église, lui donnant «l'essentiel de son décor, nous pourrions même dire sa signature» de préciser M. Simard dans sa préface. On lui doit entre autres les boiseries et les stalles du ch?ur, le tombeau du maître-autel, la chaire de la nef, le transept, le retable et l'ambon du ch?ur: «Ces attributions ont été faites par recoupements et conjectures, car les textes publiés sur Jean-Julien Bourgault et son atelier sont peu nombreux et les archives de la fabrique de Saint-Charles-Garnier mentionnent à quelques rares occasions son nom» de spécifier Mme Bourgault.
Dans le livre «Le patrimoine religieux de l'église Saint-Charles-Garnier», on retrouve donc plusieurs photographies des ?uvres de Jean-Julien Bourgault.
65 églises
Mme Bourgault estime que son père a conçu le mobilier de quelque 65 églises, cathédrales ou monastères au Canada et aux Etats-Unis entre 1948 et 1958.
Pendant cette décennie, Jean-Julien Bourgault employait une vingtaine de personnes à son atelier de Saint-Jean-Port-Joli afin de respecter ses contrats avec les différentes fabriques. Quand il en décrochait un, il confiait souvent le statuaire à son frère, le non moins célèbre Médard Bourgault. C'est d'ailleurs ce dernier qui a sculpté le crucifix du maître-autel à Saint-Charles-Garnier.
Mentionnons également que les bancs de cette église ont été fabriqués en 1946 par l'atelier Eugène Caron de L'Islet.
Photo:Mme Nicole Bourgault a participé activement à la publication du livre «Le patrimoine religieux de l'église Saint-Charles-Garnier».