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Opposition à l'implantation d'un terminal maritime à Cacouna par TransCanada

Simon Côté

Mont-Carmel, le 18 novembre 2013 - Comme nous le savons depuis quelques mois déjà, la compagnie albertaine Transcanada veut nous vendre son projet d'oléoduc et rêve d'inonder le Québec du pétrole sale des sables bitumineux. Dans la cadre de sa stratégie, la compagnie a annoncé récemment son intention d'implanter un terminal maritime à Gros-Cacouna afin d'exporter son pétrole vers l'Europe. Brandissant le seul argument de la création d''emploi, TransCanada tente de séduire autant les élus que la communauté autochtone des Malécites avec l'argent du pétrole albertain.

Plusieurs arguments peuvent être avancés pour faire contrepoids à celui simplement économique avancé par TransCanada. D'entrée de jeu, ce projet va à l'encontre de l'initiative de 11 municipalités de la région qui font des efforts considérables afin de réduire leurs émissions de GES, dans le cadre du programme Communautés actives pour le climat. Aller de l'avant avec Gros-Cacouna et l'oléoduc signifierait de doubler le volume de production des sables bitumineux albertain d'ici 2020, ce qui ferait exploser les émissions de gaz à effet de serre au Canada, une situation désastreuse pour l'avenir de nos enfants.

De plus, il est impératif de rappeler que Gros-Cacouna est un lieu unique en termes de biodiversité, particulièrement au niveau des mammifères marins et des populations de faune aviaire déjà en situation de précarité. Rappelons que Gros-Cacouna et ses environs sont une frayère pour les Bélugas, une espèce en péril et pourtant prisée par les entreprise touristique de la Côte-Nord. N'oublions pas aussi que le site envisagé est situé à quelques kilomètres du Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent et qu'il se trouve au cœur de la zone de protection marine (ZPM) Estuaire du Saint-Laurent.

La question de l'acceptabilité sociale est également centrale dans le dossier. Une vaste opposition citoyenne et des groupes de protection de l'environnement s'était fait sentir lors des négociations entourant le port méthanier mené par TransCanada et Pétro-Canada en 2006, projet ayant finalement avorté. On peut s'attendre à une vive opposition face à ce projet qui fait face aux mêmes enjeux.

Finalement, tout comme l'affirme Marie-Josée Huot, la directrice du Centre local de développement (CLD) de la MRC de Rivière-du-Loup dans un article du Journal le Soleil publié le 19 septembre 2013, « dans le projet de terminal méthanier, il était question de gaz naturel et il y avait une importante valeur ajoutée pour toute la région, dont l'alimentation en gaz naturel. Ce sont des avantages collatéraux que nous ne retrouvons pas avec le pétrole. »

Le pari de TransCanada apparait donc douteux à plusieurs égards et la partie est loin d'être gagnée....

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