Par manque d'effectif, la population de L'Islet-Nord a été privée d'ambulanciers pendant 8 h

Selon le Président local de la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec, section Saint-Jean-Port-Joli, M. Stéphane Levesque, la population de L'Islet-Nord a été privée de leur seul véhicule ambulancier pendant 8 h, soit le 13 août de 18 h jusqu'à 2 h le lendemain, et ce, en raison d'un manque de personnel.

Toujours selon ce dernier, cette malencontreuse situation aurait pu survenir à deux autres reprises cet été, cependant, le tout aurait été heureusement évité de justesse.

« L'horaire de faction, obligeant les paramédics à être disponible 24 heures sur 24, pendant plusieurs jours consécutifs et aussi de demeurer dans un rayon de 5 minutes de leur caserne en tout temps, est en voie de disparition au Québec. Ces types d'horaires de travail disparaissent par dizaines dans les dernières années. Plus le processus d'élimination de ce type d'organisation du travail progresse, plus il devient difficile de convaincre des paramédics de travailler sur les horaires de factions restantes. Cette situation est et demeure incompréhensible lorsqu'on prend en considération que les chiffres exigés par le gouvernement pour la conversion d'un horaire de faction en horaire normal sont dépassés depuis fort longtemps », a expliqué M. Levesque.

Ce type d'épisode n'est d'ailleurs jamais une bonne nouvelle pour la population locale lorsqu'il se produit, selon M. Levesque, par contre, lorsque cela survient pendant la saison estivale et que la population double sur le territoire, ce serait un cauchemar !

« Pour ajouter au ridicule de la situation de l'horaire de faction à Saint-Jean-Port-Joli, l'ambulance sur l'horaire à l'heure de Montmagny est jugée plus rapide par la centrale de répartition pour répondre aux appels urgents sur la partie ouest du territoire de Saint-Jean-Port-Joli, tout ça, parce que les horaires de faction augmentent significativement le temps de réponse de l'ambulance en faction de Saint-Jean-Port-Joli. On parle ici d'un délai supplémentaire de 7 minutes – une éternité lorsqu'une vie est en jeu », c'est outré, le président local du syndicat.

« En 2021, est-il normal qu'une ambulance du territoire voisin soit plus rapide pour répondre aux appels urgents sur une partie du territoire de la MRC de L'Islet alors qu'une ambulance est disponible à la caserne de Saint-Jean-Port-Joli? Rappelons que l'effet domino lorsque ça se produit, le territoire de Montmagny perd sa seule ambulance à l'heure disponible le temps que leur ambulance réponde à l'appel », a-t-il fortement souligné.

Selon ses dires, M. Levesque aurait à maintes reprises eu des rencontres avec la députée de Côte-du-Sud sur la question, mais rien de valable n'en serait sorti…

« J'ai personnellement rencontré à plusieurs reprises Marie-Ève Proulx et les membres de son équipe – rencontres qui se sont succédé au fil des années, mais il semble que la protection de la population passe après d'autres dossiers dans les bureaux de la députée. Nous avions pourtant largement expliqué à ces personnes que la situation que nous vivons en ce moment allait inévitablement se produire. Aujourd'hui, ils ne peuvent pas s'en surprendre en feignant la surprise ! »

La demande du syndicat est donc claire ; il faut convertir l'horaire de faction de la caserne de Saint-Jean-Port-Joli le plus rapidement possible, car il s'agirait d'une urgence.

Les ambulanciers ne sont d'ailleurs pas les seuls à le demander puisqu'une résolution adoptée par toutes les municipalités de la MRC de L'Islet réclame également la conversion d'horaire de faction à Saint-Jean-Port-Joli.

Stéphane Levesque souhaiterait ainsi rencontrer l'ensemble des candidats avant la prochaine élection provinciale afin de les sensibiliser à cette situation critique.

« Dans cette optique, j'aimerais commencer par donner la chance, encore une fois à notre députée Marie-Ève Proulx qui est toujours membre du gouvernement actuel. Une rencontre en tête à tête avec son équipe en septembre serait ainsi souhaitable et, de mon côté, je pourrais être accompagné de représentants de Paraxion ainsi qu'un membre de l'exécutif provincial de la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec. À moins que la situation soit réglée d'ici là, je crois que l'importance de la situation devrait en faire un enjeu majeur pour les prochaines élections ! », a conclu Stéphane Lévesque, président local de la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec, section Saint-Jean-Port-Joli.