Le 9 novembre dernier, une délégation de 37 entreprises manufacturières de Chaudière-Appalaches a revendiqué un plan d’urgence au gouvernement du Québec pour éviter de « foncer dans un mur ». Ce sur quoi, le premier ministre du Québec, M. François Legault a répondu par : « Les entrepreneurs, on doit se poser des questions : est-ce qu’on est capable d’augmenter les salaires ? Est-ce qu’on est capable d’avoir de meilleures conditions de travail pour attirer les travailleurs qui sont de plus en plus rares ».
Selon le président de la Chambre de commerce et d’industrie de la MRC de Montmagny, M. Jean-Guy Boulet, cette réponse n’est pas à la hauteur des solutions proposées puisqu’augmenter les salaires, n’ajouterait pas nécessairement de main d’œuvre et ne ferait que déplacer, probablement, le problème vers une autre entreprise, ceci ne ferait qu’impacter négativement la compétitivité de nos entreprises à l’échelle internationale.
Ce dernier a d’ailleurs écrit une lettre au premier ministre du Québec à cet effet, expliquant ce qui suit.
Actuellement, le Pôle main-d’œuvre de la CCIM et de la CCKL est en train d’élaborer un mémoire où les entreprises manufacturières des MRC de Montmagny et de L’Islet exposent les problématiques qu’elles doivent confronter au quotidien et cet exercice leur est pénible.
Un des premiers problèmes à résoudre, à très court terme, selon la CCIM est celui du vieillissement de la main-d’œuvre.
Par exemple, l’entreprise MONTEL de Montmagny qui emploie près de 200 personnes doit conjuguer avec 5 à 8 départs à la retraite chaque année. En considérant que la pointe du vieillissement de la population sera en 2030, cela signifie que d’ici là MONTEL aura perdu 45 à 63 travailleurs. Et ce modèle ne s’arrêtera pas en 2030, il va perdurer pour, encore, 5 à 10 ans donc jusqu’en 2035 au minimum!
L’ADN de la Côte-du-Sud prend racine dans les nombreuses entreprises manufacturières œuvrant sur les marchés internationaux et l’exemple de MONTEL n’en est qu’une parmi tant d’autres.
Dès aujourd’hui, nous devons essayer de conserver des « employés d’expérience » qui s’en vont à la retraite en leur proposant du travail sur une base de 2-3 jours par semaine. Nous devons également réviser toute la fiscalité sous-jacente aux « jeunes retraités » qui aimeraient être actifs et revenir sur le marché du travail sur une base de 2-3 jours par semaine. Ces nombreux travailleurs potentiels ne demandent pas une augmentation de salaire. Ils connaissent très bien leur entreprise et désirent avant tout être actifs et contribuer à leur survie / croissance à courts et moyens termes », a expliqué M. Boulet.
« Monsieur le Premier Ministre, nous avons 2 solutions à considérer dès maintenant : 1-des avantages fiscaux à implanter dès maintenant pour nos travailleurs séniors (60 ans et plus) qui désirent continuer à travailler, mais à temps partiel sans être pénalisé fiscalement ; 2- de réviser la fiscalité sous-jacente pour les retraités qui désirent revenir sur le marché du travail. La compétitivité de nos entreprises à court/moyens termes en dépend », a conclu M. Boulet.