Pétition contre l'accaparement des terres agricoles
Aidez-nous à ce que notre génération puisse encore exercer le métier d'agriculteur demain!». Voilà ce que demande la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) en lançant une pétition contre le phénomène de l'accaparement des terres agricoles dans la province.
En paraphant le document, les soussignés demandent au Ministre de l'agriculture du Québec, à court terme, de prendre des mesures pour bloquer ces fonds d'investissements et, à moyen terme, de mettre sur pied une solution durable facilitant l'accès à la terre pour la relève.
Selon la FRAQ, les fonds d'investissement privés participent fortement à l'inflation du prix des terres en les achetant à un coût élevé pour ensuite les louer à d'autres producteurs.
La FRAQ soutient que la relève agricole n'a pas les moyens de concurrencer ces fonds pour l'achat de cet actif agricole si essentiel à leur établissement et à la rentabilité de leur entreprise: «Le principal frein à l'établissement des jeunes est la valeur élevée des actifs agricoles et l'écart de plus en plus important entre les valeurs marchande et économique des fermes» peut-on lire dans les considérants.
La FRAQ déplore également la logique partenariale de ces fonds, laquelle impose un modèle d'affaire plus proche du métayage que de l'entreprenariat en rendant le producteur locataire ou contractuel, de sorte qu'il ne maitrisera plus, en tout ou en partie, le développement de son entreprise. Face à un modèle orienté vers un profit spéculatif plutôt qu'une rentabilité économique des entreprises locales, les jeunes agriculteurs craignent une déstructuration de l'économie rurale (par exemple, centralisation de l'achat des intrants et des équipements). La relève appréhende aussi une concurrence déloyale d'accès aux terres et à la main-d'oeuvre, ce qui entraînera une diminution progressive du nombre de fermes, notamment dans le secteur animal.
Enfin, la FRAQ rappelle que l'économie et le dynamisme des territoires ruraux dépendent en grande partie de la vivacité d'une agriculture familiale avant tout et que la perte progressive du contrôle des actifs de production par les agriculteurs, mais aussi par la société québécoise, compromet grandement la capacité du Québec à garder le contrôle sur son indépendance alimentaire.
La pétition s'adresse au grand public qui peut le signer en ligne sur www.petitions24.net/accaparement_des_terres_agricoles.