Postes Canada et ses employés syndiqués s’apprêtent à franchir une étape déterminante dans la longue saga des négociations collectives qui les opposent depuis maintenant 19 mois.
À compter de 7 h, le 21 juillet 2025, et jusqu’au 1er août à 17 h, plus de 53 000 employés représentés par le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) seront appelés à se prononcer sur les offres finales de leur employeur, dans le cadre d’un vote supervisé par le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), un tribunal administratif indépendant.
Ce scrutin survient alors que la situation financière de Postes Canada s’est fortement détériorée. En juin seulement, l’entreprise a enregistré des pertes évaluées à près de 10 millions de dollars, par jour, soit plus du double des pertes quotidiennes constatées à la même période l’an dernier.
Cette chute brutale découle de l’incertitude provoquée par le conflit de travail et de la décision de certains clients de se tourner vers d’autres fournisseurs pour leurs livraisons.
Depuis décembre 2024, malgré quatre offres globales, des séances de médiation et une Commission d’enquête sur les relations de travail, les discussions entre Postes Canada et le Syndicat demeurent dans une impasse. En mai dernier, la Commission concluait d’ailleurs que Postes Canada se trouve « confrontée à une crise existentielle » et que des « modifications ponctuelles au statu quo ne sont plus une option ».
Les offres soumises au vote ont été déposées par Postes Canada le 28 mai dernier. Elles incluent notamment des augmentations salariales cumulées de 13,59 % sur quatre ans, une prime à la signature de 1 000 $ pour les employés à temps plein et de 500 $ pour les autres, le maintien du régime de retraite à prestations déterminées ainsi qu’une sécurité d’emploi qui demeure parmi les meilleures de l’industrie. De nouveaux postes à temps partiel avec horaires prévisibles et avantages sociaux seraient également créés afin de répondre aux fluctuations des volumes, particulièrement durant les fins de semaine.
Le vote se déroulera en ligne ou par téléphone et concernera tant les unités urbaines que celles des factrices et facteurs ruraux et suburbains. Chaque unité se prononcera sur sa propre offre et, si la majorité se montre favorable, la convention collective en cause sera entérinée, mettant fin à ce conflit prolongé.
Pour Postes Canada, ces changements visent à moderniser le modèle de livraison afin de mieux refléter les volumes actuels, d’améliorer le service à la clientèle, de protéger les emplois et de relancer le secteur des colis, au cœur de ses activités.
Reste à savoir si le personnel acceptera ces propositions qui pourraient définir l’avenir de l’institution et garantir la pérennité d’un service jugé essentiel par bien des Canadiens.