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Québec modernise son régime forestier pour mieux protéger ses communautés

Crédit photo: Pixabay

La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a déposé, mercredi, à l’Assemblée nationale, le projet de loi 97, une réforme majeure visant à moderniser le régime forestier québécois. 

Une annonce qui tombe à point, alors que les communautés forestières font face à des défis économiques et environnementaux de plus en plus pressants.

La forêt représente bien plus qu’un simple territoire pour le Québec, elle est le cœur battant de plus de 900 municipalités, soit 83 % des villes et villages de la province. Elle génère 57 000 emplois et soutient des dizaines d’entreprises dans toutes les régions. Mais aujourd’hui, cette filière est fragilisée par la conjoncture économique, les tarifs douaniers américains, notamment des droits compensateurs de 14,54 % et la pression grandissante liée aux changements climatiques.

Pour y répondre, le gouvernement du Québec propose une réforme ambitieuse articulée autour d’un nouveau zonage du territoire forestier public. Celui-ci serait désormais divisé en trois grandes catégories soit des zones d’aménagement forestier prioritaire, des zones multiusages et des zones de conservation. Une mesure qui vise à rendre la planification forestière plus claire, plus simple et plus prévisible.

Autre nouveauté ferait son apparition dont l’introduction d’un aménagiste forestier régional sous l’autorité du Forestier en chef. Ce nouveau rôle aura pour mission d’assurer que les particularités locales et régionales soient prises en compte dès les premières étapes de la planification. Une avancée pour les régions qui souhaitent une gestion plus décentralisée de leurs forêts.

Le projet de loi prévoit aussi un allongement de l’horizon des plans d’aménagement forestier, qui passeront de 5 à 10 ans. Cette prolongation permettrait aux entreprises de mieux planifier leurs activités, tout en transférant la responsabilité de certaines opérations comme la récolte et le reboisement aux titulaires de licences d’aménagement forestier durable. Un changement qui vise à accroître l’efficience des opérations sur le terrain.

Le gouvernement entend également renforcer sa collaboration avec les communautés autochtones, en mettant en place une politique de consultation propre à ces partenaires dans la gestion du milieu forestier.

En réponse aux défis climatiques, le modèle d’aménagement sera adapté afin d’accroître la résilience et la productivité des forêts tout en protégeant la biodiversité. La forêt privée, elle, continuera de jouer un rôle clé dans l’approvisionnement et verra son cadre réglementaire simplifié.

Enfin, le projet de loi prévoit une meilleure gestion des chemins forestiers multiusages, en appliquant davantage le principe de l’utilisateur-payeur pour assurer leur entretien durable.
« Il est temps d’avoir un régime forestier moderne, souple et résilient qui tienne compte de la réalité de nos régions », a affirmé la ministre Blanchette Vézina, visiblement fière du travail accompli après plus d’un an de consultations.

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