Plusieurs personnes mentionnent ne pas trop
s?inquiéter de l?issue du référendum, évoquant que de toute façon, il y aura un
autre projet. Il est important de préciser le travail qu?a représenté le
montage minutieux du projet Place de l?Église. Il est évident que la tâche est
sous-estimée par ceux qui proposent de tout recommencer.
Tout d?abord, la Ville de Montmagny a dû se qualifier pour avoir ne serait-ce que l?autorisation de demander une subvention au ministère de la Culture et des Communications pour la construction d?une bibliothèque publique. Pour ce faire, il fallait déposer un premier programme des besoins et l?analyse d?opportunité, deux documents connus aujourd?hui sous le nom de « rapports Caron ». Ces documents, qui spécifient qu?il fallait construire la bibliothèque au centre-ville de Montmagny, ont été déposés en décembre 2006. En décembre 2007, la réponse arrive : le ministère annonce un accord de principe assorti d?une réserve de quelque 867 000 $ et donnant l?autorisation à la Ville de commencer les étapes suivantes du processus.
Cet accord de principe était valide pour deux ans. Or, la Ville était en pleine élaboration du terrain multisport Laprise et travaux dans les rues du secteur est. Alors, afin de ne pas précipiter les choses, une demande de délai a été adressée au ministère. Entre-temps, le scénario de Place de l?Église s?est précisé. En avril 2010, un comité de bibliothèque a été consolidé pour regrouper des gens de la Fabrique, quatre citoyens, deux employés municipaux et un élu municipal. À l?occasion, Mme Suzanne Rochefort directrice des bibliothèques de la Ville de Lévis est venue prêter main-forte au groupe. Ces personnes se sont réunies à neuf reprises pour des rencontres d?une durée moyenne de trois heures. Cela représente plus de 200 heures de travail dont la majorité était accomplie par des bénévoles.
Parallèlement, un sous-comité en charge de compléter une étude de faisabilité a été mis en place. Il regroupait trois citoyens bénévoles et un employé municipal. Afin de s?outiller le mieux possible, ces gens ont effectué deux journées de visites dans des bibliothèques publiques, accompagnés de Mme Suzanne Rochefort. Par la suite, ce petit groupe s?est attaqué à la tâche colossale de la deuxième étape du processus : remplir les 148 fiches descriptives obligatoires de l?étude de faisabilité. On évalue que 160 heures ont été nécessaires pour compléter cette étape, dont les trois quarts étaient non rémunérés.
Dans ce document de plus de 200 pages, on retrouve un plan d?organisation des espaces avec leur superficie exacte ? section jeunesse, salles de travail, section adulte, salles de réunion, salle d?animation, aire d?accueil, salles de bains, aire d?entreposage, etc. ?, l?analyse de chaque zone de la bibliothèque ? de la quantité d?imprimantes nécessaires jusqu?à la définition du mobilier ?, un échéancier de réalisation, des études géotechniques et environnementales ainsi que des analyses du potentiel historique, patrimoniale et archéologique du site. Pour tous les éléments ayant trait à la construction, un chargé de projet a dû être embauché à titre contractuel.
Le 28 février 2011, une lettre du ministère félicitait la Ville pour la qualité du document déposé, mais demandait davantage de précisions, notamment au sujet de certaines superficies. Dans cette même lettre, le ministère reconnaissait le caractère patrimonial exceptionnel du site et demandait à la Ville de préciser ses intentions de sauvegarder le presbytère. La Ville est alors autorisée à poursuivre avec l?étape trois : le programme de construction.
Cet autre document de quelque 200 pages a été travaillé par le chargé de projet et le comité de bibliothèque en juillet 2011. Après quelques échanges entre le groupe de travail et le ministère, qui exigeait corrections et précisions, le projet a finalement été accepté au printemps 2012. En avril de cette même année, les normes du programme de subvention ont été modifiées de sorte que le montant accordé au projet magnymontois a été majoré à 1 200 000 $. Le 11 juillet dernier, l?ex-ministre Christine St-Pierre annonçait officiellement l?octroi de la subvention pour un projet dont les Magnymontois avaient toutes les raisons d?être fiers.
À présent, peut-on vraiment envisager de jeter le projet sous prétexte qu?un autre sera élaboré en un tournemain? Qui reprendra ce travail du début? Qui paiera de nouveau les employés municipaux et le chargé de projet? Qui s?impliquera bénévolement pour définir les besoins et calculer jusqu?au nombre de mètres carrés consacrés au multimédia? Pour répondre définitivement à une rumeur persistante : il n?y aura pas d?autre projet accepté par le ministère si celui-ci est refusé le 2 décembre.
Vidéo: M. Fernand Caron, auteur de deux rapports disponibles au www.ville.montmagny.qc.ca/bibliotheque et deux jeunes résidents de Montmagny plaident pour la bibliothèque.
Source : Geneviève Caron
Responsable des communications pour le comité du Oui
Tintamarre communication créative