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Rapport saisissant sur le harcèlement de rue et le sentiment de sécurité dans la Capitale-Nationale et la Chaudière-Appalaches

Crédit photo: Pixabay

Accès transports viables, dans le cadre de la recherche-action «Rues sans peur», avec la collaboration des partenaires du projet, dévoilait, lundi, son rapport sur     « Le harcèlement de rue et le sentiment d’insécurité dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches». 

Depuis plus d'un an, l’équipe mène une collecte de données rigoureuse, alliant groupes de discussion, marches exploratoires et questionnaires (notamment par le biais d’un sondage Léger) afin de mettre en lumière et documenter les réalités du harcèlement de rue dans la Capitale-Nationale et la Chaudière-Appalaches et l’impact du sentiment de sécurité sur la mobilité.

Trop souvent invisibilisé, le harcèlement de rue est pourtant bien présent dans la région. Le rapport révèle notamment que 61 % de la population de la grande région de Québec a déjà été victime de harcèlement de rue au cours de sa vie et 21 % en a vécu dans les cinq dernières années.

« Il y a un préjugé favorable à Québec sur le fait que c'est une région sécuritaire pour tout le monde. Pourtant, cette recherche démontre que ce n'est pas le cas et que beaucoup de personnes vivent du harcèlement de rue et que cela impacte considérablement leur sentiment de sécurité dans nos espaces publics », affirme Marie-Soleil Gagné, directrice générale d’Accès transports viables.

Face au harcèlement de rue, la recherche-action révèle que toutes et tous ne sont pas sur un pied d’égalité. Adoptant une perspective intersectionnelle, l’analyse démontre que certaines populations sont plus à risque d'être victime de harcèlement de rue, notamment les femmes, les jeunes femmes, les personnes en situation de handicap, les personnes racisées, les personnes de la diversité sexuelle et les personnes avec un faible revenu.

« On remarque que les populations qui sont le plus à risque de vivre du harcèlement de rue sont celles qui sont déjà victimes de discriminations dans leur vie quotidienne. Il est nécessaire d'entendre leurs voix pour avoir une compréhension exhaustive des manières différenciées dont l'enjeu les touche », poursuit Marie-Soleil Gagné.

Dans les régions de la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches, les personnes ayant vécu un ou plusieurs épisodes de harcèlement de rue sont 3 fois plus susceptibles d'avoir renoncé à se déplacer par crainte d’être victime de violence au moins une fois dans les 5 dernières années que les personnes qui n’en ont pas été victimes.
 

Accès transports viables appelle les pouvoirs publics de tous les paliers gouvernementaux à se saisir de cette problématique et à agir pour augmenter le sentiment de sécurité dans la Capitale-Nationale et la Chaudière-Appalaches.

Dans la perspective de continuer à documenter le phénomène du harcèlement de rue et afin de mieux le comprendre, Accès transports viables invite également la population à consigner leurs expériences de harcèlement de rue et les lieux insécurisants à l’aide d’une cartographie interactive disponible gratuitement et accessible à toutes et tous en ligne à rues-sans-peur.org.

Ce projet est rendu possible grâce au financement du Secrétariat à la condition féminine du gouvernement du Québec.

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