Réjean Desrosiers se fait le porte-parole de la champagne «Coupable de préjuger?»
Souffrant de fibromyalgie sévère et inapte au travail à la suite d'un accident d'automobile survenu en 2002, Réjean Desrosiers a accepté de se faire le porte-parole de la campagne «Coupable de préjuger?», une initiative du Programme solidarité et inclusion sociale Chaudièere-Appalaches (SISCA).
Grâce au Fonds SISCA, chacune des 10 MRC de Chaudière-Appalaches produira une capsule vidéo qui résume l'activité privilégiée pour lutter contre les préjugés. Dans la MRC de L'Islet, on a choisit de présenter le témoignage de M. Desrosiers dans une brève vidéo de quelques minutes. On peut le voir sur www.100prejuges.com/videos.php.
Dans Montmagny-L'Islet, la campagne «Coupable de préjuger?» reçoit le soutien du GRAP, soit le Groupe de réflexion et d'action contre la pauvreté Montmagny-L'Islet. Le GRAP regroupe plusieurs organismes dont la mission consiste à sensibiliser la population et les élus au phénomène de la pauvreté. Il s'agit de l'ATA, du CJE Montmagny, du Centre d'entraide familiale de la MRC de Montmagny, de la Jardilec, de la CDC ICI Montmagny-L'Islet, du CSSSML, du GAM, de la Maison de la Famille de la MRC de L'Islet et de la Maison La Frontière.
Par le biais du témoignage de M. Desrosiers, le GRAP veut rappeler que la pauvreté peut toucher n'importe qui à n'importe lequel moment de sa vie. L'organisme souhaite également que la vidéo puisse changer les croyances et les perceptions en permettant une meilleure connaissance du vécu des gens en situation de pauvreté, cela dans le but ultime de déconstruire les préjugés et parvenir à une société plus inclusive.
Sa vie bascule
Réjean Desrosiers avait une famille et un travail. Bref, il se trouvait du bon côté de la clôture. Sa vie a basculé en 2002 à la suite d'un accident d'automobile. Il lutte depuis contre la fibromyalgie, une maladie chronique qui lui cause des douleurs sur presque tout le corps et des états de fatigue inattendue: «Avant, j'avais tout. Maintenant, je n'ai plus rien.
Malgré mon apparence normale, je suis une personne handicapée. Sans la morphine et autres médicaments, ma vie serait encore plus difficile, voire insupportable» lance-t-il.
Les préjugés, il connaît! L'une des effets pervers de la fibromyalgie, c'est qu'elle demeure invisible: elle ne laisse pas de traces, elle ne laisse que de la douleur: «En se fiant juste sur l'apparence, les gens se disent que je suis normal, donc que je suis un lâche et que je ne veux pas travailler.
Ces préjugés me blessent énormément, ça vient me chercher» de dire celui qui a vu sa cellule familiale éclater. Par chance, il a conservé une bonne relation avec ses trois enfants.
Pour vivre, il doit se contenter des 927$ que le programme de solidarité sociale lui verse à chaque mois, pour un total de 11 124$ par année! Quand il a satisfait ses besoins élémentaires, il ne lui reste plus rien, même pas de quoi offrir un cadeau à ses enfants. Faute de moyens financiers, la solitude et l'isolement le guettent.
«J'ai contribué à la communauté une bonne partie de ma vie en tant que travailleur. Maintenant, je me retrouve de l'autre côté et je vis au quotidien les difficultés liées à la pauvreté et à la maladie. Des fois, j'affronte des situations tout à fait aberrantes! J'essaie malgré tout d'être heureux et de faire avancer les choses et les mentalités envers les gens qui sont dans le besoin» de conclure celui qui trouve tout de même le moyen d'aider d'autres personnes en difficulté.
Un bel exemple de courage!
Vignette: M. Réjean Desrosiers est entouré de M. Guy Drouin, directeur général de la CD ICI Montmagny-L'Islet, et de Mme Élisabeth Guimond, organisatrice communautaire au CSSSML et représentante du GRAP.