Mardi soir dernier, Pierre-Karl Péladeau avait invité trois éditeurs du conseil d'administration de l'APIQ (l'Association de la presse indépendante du Québec) à ses bureaux montréalais de la rue St-Jacques, au 19e étage de la tour Quebecor. J'y étais donc avec Josée Pilote, éditrice du journal Accès Laurentides et Sylvain Lacasse, éditeur du journal Le courant à Mont-Laurier. Dans la guerre actuelle que se livrent les multinationales propriétaires d'hebdos (Quebecor et Transcontinental), les journaux indépendants et coopératifs écopent et risquent même pour certains la disparition puisque ces deux groupes produisent selon une méthode dite verticale et contrôlent tous les paliers d'intervention pour produire un journal: vente de publicité nationale, édition, impression, distribution.
Cette rencontre fort cordiale qui a duré trois heures a permis de sensibiliser PKP à la disparition de la presse indépendante si le rythme d'achat d'hebdos se poursuit à travers le Québec (d'une soixantaine d'indépendants en 2010, il n'en reste plus qu'une trentaine en 2011). PKP, à titre de président de la Fondation québécoise de l'entrepreneurship, a reconnu l'importance des journaux indépendants qui sont en fait des PME, garantes de la vitalité des régions. Il nous a toutefois expliqué que selon sa perception, en cassant le monopole détenu par Transcontinental dans le domaine de la distribution, Quebecor ne cherchait pas à faire la guerre aux indépendants mais à offrir un autre service de distribution à moindre coût. Quoiqu'il en soit, il était de notre devoir de rappeler à Pierre-Karl Péladeau que peu importe qui est à l'origine de la guerre des hebdos, les indépendants en pâtissent. L'APIQ consultera ses membres début 2012, mais déjà des actions publicitaires pour défendre la diversité de l'information sont dans l'air et des démarches auprès de décideurs ont été initiées pour faire reconnaître la spécificité de la presse hebdomadaire indépendante, garante d'une information libre.
PKP de son côté dit être en faveur d'une presse hebdomadaire en santé. Souhaitons que la période de Noël lui laisse quelques heures de liberté dans son agenda pour réfléchir à une proposition qui redonnerait aux gens des régions le contrôle des médias locaux. Les voies de communication sont ouvertes, espérons qu'elles le resteront!