Pour la vaste majorité des citoyens, la présence d'une institution d'enseignement collégial en Côte-du-Sud, principalement à La Pocatière, il ne fait aucun doute que l'établissement constitue un rouage important du moteur économique de la région. La rentrée scolaire automnale qui a eu lieu lundi, s'offre comme un moment idéal pour s'informer sur le sujet. Nous avons questionné M. Claude Harvey, directeur général de l'école d'études supérieures de La Pocatière.
En termes de chiffres, M. Harvey nous a appris que «Le Cégep de La Pocatière emploie environ 100 personnes liées aux études et une centaine d'autres en personnel de soutien, auxquels s'ajoutent une dizaine de postes cadres pour une masse salariale annuelle avoisinant les 14 M$. Seule une minorité d'employés ne sont pas résidents du territoire. Du côté de Montmagny, c'est 25 enseignants qui y puisent leurs revenus hebdomadaires.»
Pour leur part, selon une étude réalisée il y a quelques années, avant le calcul pour l'indexation, chaque étudiant injecte en moyenne environ 7 000$ dans l'économie régionale. Il suffit de penser au logis et à l'alimentation qui occupent la majeure partie des dépenses pour les étudiants qui doivent se loger à l'extérieur du nid familial, ainsi que les frais d'études, le transport et les déboursés propres aux divertissements. Pour la session d'automne 2014, 1001 inscriptions ont été traités par le service de l'admission et ce nombre pourrait encore fluctuer pour les prochains jours. Même si en proportion, les étudiants sont originaires à 60% de Côte-du-Sud et que 40 % viennent d'ailleurs au Québec, seul une minorité résident en milieu familial.
Aussi, Ville La Pocatière peut compter sur un revenu de taxation annuel avoisinant 480 000$ versé par le gouvernement du Québec, ce qui est considérable comme contribution sur le budget de la Ville de La Pocatière, au chapitre des revenus et dépenses, qui étaient de 8 265 483 $ en 2013, les chiffres de cette année n'étant pas mis à jour.
Plans pour l'avenirDans un contexte de coupures budgétaires, parmi les priorités institutionnelles, M. Harvey expliquait qu'il n'y avait pas de nouveaux programmes en développement et que la consolidation était au cur des préoccupations. En plus de l'excellence visée sur le plan académique, les priorités sont principalement; au recrutement d'étudiants hors région, du Québec et à l'international, et aussi à poursuivre et à étendre les volets liés à la recherche et au développement qui contribuent très significativement à l'essor économique de la région par tous les investissements occasionnés par la présence, entre autre de Novika, Optech et Biopterre qui fournissent près d'une centaine d'emplois bien rémunérés.
La priorité «M», qui représente la présence dans le milieu est aussi un facteur important pour l'institution et les membres de son personnel afin de soutenir la communauté de multiples manières. Trouver un moyen de fournir un vestiaire aux installations du stade de football constitue l'un des défis fixés par le Cégep pour n'en nommer qu'un seul.
Questionné sur la proposition faite par les jeunes libéraux au début du mois lors de leur congrès d'abolir les Cégep, M Harvey rétorque; «Cette proposition a été débattue à plusieurs reprises depuis plusieurs années sans grand résultats. Les Cégep ont la capacité de s'adapter et de s'améliorer par des initiatives locales. Il y a plusieurs possibilités à l'interne et c'est ce que nous faisons ici, avec des partenaires du milieu, ce n'est pas en changeant quatre trente sous pour un dollar que les changements vont se produire.» de dire M. Harvey et de conclure; «Les Cégep jouent un grand rôle de développement social et économique mais aussi pour favoriser la rétention de la population en région».