Devant la directive annoncée hier par le ministère de l'Éducation selon laquelle les élèves du primaire et du secondaire du Québec n'auront plus à porter le masque d'intervention en classe, la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) juge cette décision incompréhensible considérant les récents avertissements de la Santé publique de ne pas baisser la garde face au virus qui circule, notamment ses variants.
Bien qu'elle comprenne que les élèves ressentent un fort inconfort dû au port du masque, la FAE soutient toutefois que le retrait de cette mesure ne favorisera aucunement les apprentissages avec des chaleurs insupportables dans les salles de cours.
« Les enseignantes et enseignants n'ont toujours pas reçu leur deuxième dose de vaccin et, en les exposant à plusieurs bulles familiales par jour, on risque d'affecter leur santé et leur sécurité. Le principe de précaution devrait continuer de prévaloir, nous devons nous rappeler qu'il y a toujours des gens vulnérables dans la société et que le port du masque demeure le meilleur geste barrière en classe », affirme Sylvain Mallette, président de la FAE.
À cet effet, l'organisation syndicale tient à rappeler les propos du directeur national de la santé publique, Dr Horacio Arruda, qui justifiait la semaine dernière le maintien du port du masque pour les élèves en rappelant que le virus est toujours parmi nous et que les variants continuent de se propager.
Avec des classes bondées, qui demeurent mal ventilées et aérées et où la distanciation physique est impossible, le gouvernement fait là un pari bien risqué affirme la FAE.
Quatre heures pour changer la science au Québec!
Toujours selon la Fédération autonome de l'enseignement, le gouvernement semble improviser et prendre des décisions sur le coin d'une table, et ce, la veille de l'application d'une mesure si importante.
« La semaine dernière, on nous avait confirmé que les directives sur le port du masque ne changeraient pas avant que l'on ait atteint un taux de vaccination des deux doses de 75 % dans la population âgée de 12 ans et plus, poursuit M. Mallette. Soudainement avec l'arrivée de la canicule, qui n'est ni une surprise ni une première en temps de pandémie, la chaleur prendrait le dessus sur la santé et sécurité ? Il n'a fallu que quatre heures pour que la Santé publique change son fusil d'épaule à la suite des demandes de certaines personnes de retirer la mesure visant le port du masque en classe. Quatre heures pour changer la science au Québec, vraiment ? La Santé publique devrait résister à la pression populaire, » a expliqué Sylvain Mallette, président de la FAE.
La FAE souhaite ainsi obtenir des réponses et demande au gouvernement d'expliquer ce revirement de situation si soudain.
Elle rappelle également que le retrait du port du masque pour les élèves du primaire et du secondaire ne fera pas baisser le thermomètre dans les salles de classe au Québec.
« Rien ne justifie que le gouvernement se serve de la canicule pour faire disparaitre l'obligation du port du masque, une mesure qu'il défendait pourtant la semaine dernière avec conviction », a conclu Sylvain Mallette.