Révolte à l'endroit du maire de Notre-Dame-du-Rosaire
C'était mercredi soir à la salle municipale de Notre-Dame-du-Rosaire que se tenait la séance extraordinaire du conseil en lien avec la fermeture du dépanneur poste à essence Dep-Café et du supposé lien brisé entre les citoyens de la localité et de son Conseil.
C'est plus de 87 postes de bénévoles de plusieurs comités qui ont été ainsi abandonnés, dont neuf pompiers volontaires ayant décidé également de quitter le navire.
Parmi les comités et organisations délaissés par les bénévoles, il y a le Comité de Loisirs, le Comité consultatif d'Urbanisme, le Comité Mada (municipalité amie des ainés), le Comité d'action et de développement, le Comité de balle, les bénévoles associés, le Comité consultatif des cinq, la bibliothèque, la chorale, et la plupart des pompiers, dont le Directeur du service, Gervais Landry.
Seuls quatre pompiers volontaires sont encore officiellement en fonction.
Le conseil municipal a donc maintenant 72 heures ouvrables avant d'entériner leur démission.
La raison évoquée par les dissidents est forte simple, ils n'ont plus confiance au maire Gilles Giroux.
Ces derniers croient, sans l'ombre d'un doute, que le maire actuel de la petite localité, en périphérie de Montmagmy, manque constamment de transparence, manipule l'information à ses fins et cache certaines informations cruciales à ses citoyens et également à ses conseillers.
Les rebelles demandent donc indirectement la démission du maire, sinon, ils se verront dans l'impossibilité de réintégrer leur fonction.
L'élément déclencheur fut l'enjeu du dépanneur poste à essence
Le tout semble s'être déclenché suite au litige entourant le renouvellement de contrat entre le locataire du dépanneur poste à essence Dep-Café Pierre Laflamme et la municipalité qui est propriétaire de la bâtisse en question.
C'est après qu'un comité de cinq individus, ayant pris le relais en tant que négociateur, que la gronde aurait commencé à se faire sentir dans la population.
Selon le porte-parole du Comité des cinq, Patrick Collin, une entente aurait eu lieu entre le maire Giroux, les conseillers et le locataire Laflamme, sur un renouvellement de bail qui garantissait la pérennité du service essentiel octroyé dans la petite localité.
Cependant, Gilles Giroux aurait le lendemain matin appelé les avocats de Notre-Dame-du-Rosaire sans le consentement de ses échevins, pour ainsi nier sa parole en prétextant l'avis contraire de la part de l'avocat consulté.
C'est à ce moment, toujours selon monsieur Collin, que les gens du village, alarmés par le départ annoncé de Pierre Laflamme et de sa femme Chantal Simoneau, ces derniers exacerbés de se faire mettre des bâtons dans les roues par le maire, que certains individus auraient commencé à échanger de l'information, pour s'apercevoir que Gilles Giroux dirigeait Notre-Dame-du-Rosaire d'une façon bien étrange et sans transparence.
Une séance extraordinaire houleuse et un maire absent
C'est sous l'autorité du pro-maire André Boulet, qui lui-même à démissionné le soir même de ses responsabilités inhérentes à sa fonction tout en restant conseiller, que la foule présente, a voté en majorité pour la démission du maire Gilles Giroux.
Ce dernier brillait par son absence, prétextant ainsi des problèmes de santé, reliés à la fronde de la population à son endroit.
D'ailleurs, il devait présenter, le soir même, une lettre de démission qui devait devenir effective le 23 avril 2014. Cependant, bien que sa femme Marie-France Beaudry fût à la séance extraordinaire pour défendre son conjoint, elle n'avait pas de lettre en ce sens à déposer au conseil.
De plus, quelques échanges musclés ont eu lieu entre les rares fidèles de Gilles Giroux et les partisans de la démission de ce dernier, ce qui a provoqué des éclats de rire pour certains, et des larmes pour ceux qui voyaient la population s'entredéchirer sur la question.
Le Conseil en réflexion pour la suite
Les quatre conseillers présents ont semblé ébranlés à la lumière des documents reçus de la main des dissidents, démontrant qu'il y avait bel et bien un manque de transparence de la part du maire, et tous étaient unanimes sur le fait que certaines décisions avaient été prises, sans avoir tous les éléments requis pour prendre la meilleure voie, sans désirer se prononcer officiellement sur la démission du maire, requérant la réflexion sur la question.
Seule la conseillère Nathalie Beaudoin a demandé officiellement la démission de Gilles Giroux, prétextant ainsi s'être fait manipuler par ce dernier.
Gilles Giroux lui aurait d'ailleurs fait signer une entente exclusive de confidentialité qu'il n'aurait pas fait signer aux autres échevins, ce qui a provoqué la colère de madame Beaudoin qui avait peine à cacher sa frustration à l'endroit de l'actuel maire.
Un maire qui s'accroche au pouvoir
Selon les dires du Comité des cinq, Gilles Giroux aurait facilement affirmé, à près de neuf reprises qu'il donnerait sa démission face à la révolte populaire, mais aurait par la suite changé autant de fois d'idée.
Selon le leader du Comité des cinq Patrick Collin, le soir du 7 avril dernier, Giroux lui aurait annoncé sa démission, pour encore une fois se rétracter 20 minutes plus tard.
D'ailleurs, sa femme présente lors de la séance extraordinaire, a pris la parole plus d'une fois pour venir en aide à son mari en prétendant agir comme citoyenne, tout en faisant un parallèle entre Gilles Giroux et la semaine sainte, en affirmant que son homme reviendrait à la mairie comme Dieu est ressuscité à Pâques.
D'autres interrogations
Plusieurs citoyens, dont quelques conseillers présents, se sont interrogés sur le 150 000 $ de surplus que la municipalité engrange pour l'année fiscale 2013, elle qui avait selon les dires des échevins, un manque à gagner de près de 40 000 $.
Ces derniers se demandent comment peux-t-on autant se tromper, car 190 000 $ séparent les prévisions de la réalité.
Rappelons qu'avec la démission massive des bénévoles, la localité de 388 âmes de Notre-Dame-du-Rosaire, pourrait être pratiquement paralysée et pourrait même être mise en tutelle par Québec, le cas échéant où la crise perdurerait.