Frédéric Poulin, le candidat du parti conservateur du Québec en Côte-du-Sud, accompagné de messieurs Stéphane Lévesque et Mario Robitaille, respectivement président FTPQ, SCFP-7300 du secteur de Saint-Jean-Port-Joli et superviseur aux Ambulances L'Islet-Sud ainsi que Mme Maude Bérubé, ambulancière à temps partiel régulier pour les casernes de Saint-Jean-Port-Joli et de Montmagny, ont fait état, jeudi matin, de leurs malaises concernant le dossier des paramédics en Côte-du-Sud.
Selon M. Poulin, ledit dossier dépasserait les limites de Saint-Jean-Port-Joli puisqu'il toucherait toute la Côte-du-Sud.
« Ça fait longtemps que l'on parle de ce dossier. La CAQ s'est vantée d'avoir réglé la situation, alors qu'elle a aggravé celle-ci en effectuant des demis conversions ou en négligeant littéralement Saint-Jean-Port-Joli », a déclaré le représentant local d'Éric Duhaime.
Le gouvernement, toujours selon lui, a décidé de privilégier Montmagny par l'ajout d'une conversion d'horaire considérant la présence d'un hôpital et du flux de transfert inter hospitalier.
« Il est clair pour moi que la CAQ a décidé de déshabiller les régions pour habiller la ville ! C'est inacceptable ! On doit avoir les mêmes chances de survie à Sainte-Félicité qu'à Montmagny. Des vies en dépendent. La population de nos villages doit être consciente qu'elle a été sacrifiée. Ce n'est pas au gouvernement de choisir ce qui est bon pour nous, mais à nous de lui faire comprendre ce que nous voulons comme service. Le service des paramédics doit être une question à l'urne », a renchéri Frédéric Poulin.
Une découverture cellulaire devient un enjeu de sécurité
Le candidat conservateur local estime que le gouvernement caquiste est dans le champ lorsqu'il mentionne qu'il souhaite définir un service de paramédecine communautaire en utilisant, entre autres, les premiers répondants.
« Une fois de plus, la CAQ est déconnectée des régions, car, autrement, les représentants caquistes sauraient, qu'en l'absence d'une couverture cellulaire adéquate partout dans le comté dont, par exemple à Saint-Damase où il est extrêmement difficile, voire même, presque impossible de constituer des équipes de premiers répondants. Les compagnies téléphoniques ne supportant plus la technologie de Paget, les gens doivent s'appuyer sur le réseau cellulaire. Celui-ci étant lacunaire dans notre comté, les professionnels ne peuvent pas recevoir les appels de services. La couverture cellulaire sur notre territoire est un véritable enjeu non seulement de communication, mais aussi de santé et de sécurité civile », a expliqué M. Poulin.
Quant à M. Stéphane Lévesque, il croit qu'il est primordial d'avoir une annonce officielle de transformation d'horaire pour le véhicule sous l'horaire de faction à Saint-Jean-Port-Joli rapidement.
« On ne peut pas attendre, comme certains le mentionnent, de voir les effets des récentes annonces du mois de juin dernier avant de changer les choses. Pour faire une analogie, le bateau coule présentement. Va-t-on attendre qu'il soit dans le fond du fleuve avant de penser à agir ? Comme vous le savez, il arrive que notre ambulance, sous l'horaire de faction, soit hors fonction due au débordement d'horaire lorsque nous sommes trop sollicités. Un règlement de la CNESST nous permet alors de récupérer pendant 8 heures avant de reprendre le travail », a expliqué M. Levesque avant d'ajouter « va-t-on attendre de perdre la majorité de nos paramédics à temps partiel avant d'agir ? ».
Selon lui, le statu quo va amplifier la problématique de remplacement des paramédics lors de leur débordement.
« Je sais qu'au Québec, on a pour habitude de réagir aux situations critiques et d'urgence avant d'agir. Pour une fois, peut-on faire autrement ? Des vies en dépendent ! Je demande au gouvernement de la CAQ s'il existe des statistiques sur les taux de réanimation en cas d'arrêt cardiaque sur des appels desservis par une ambulance sous l'horaire de faction? », a commenté Stéphane Lévesque en rappelant que la solution à cette problématique demeure politique avec un financement adéquat…
Il n'y a plus de couverture de nuit pour le secteur sud de la MRC de Montmagny
Lors de la conférence de presse du ministre Dubé tenue le 14 juin dernier concernant les services préhospitaliers d'urgence, Ambulances L'Islet-Sud, ayant deux points de services, soit à Saint-Pamphile et à Saint-Fabien-de-Panet, a reçu l'annonce de la conversion en 12 h / 7 jours, ce qui signifie que l'ambulance était convertie en quart à l'heure, mais seulement 12 heures par jour. Dans les faits, le secteur sud de la MRC de Montmagny aurait perdu sa couverture ambulancière la nuit.
« Il est inconcevable que notre municipalité, qui reçoit environ 500 appels par année dont environ le tiers de ceux-ci sont la nuit, soit couverte par les zones voisines. Cet état de fait ajoute plus de 30 minutes de délais sur ces appels. Le gouvernement de la CAQ dit avoir bonifié les services, alors qu'en réalité, on les a coupés ! Le gouvernement dit vouloir favoriser les régions au lieu des grands centres dans leurs politiques, mais avec une telle décision, les régions ne seront plus sécuritaires pour la population », s'est insurgé Mario Robitaille, superviseur aux Ambulances L'Islet-Sud.
Pour sa part, Maude Bérubé, dont le conjoint est aussi ambulancier, affirme que la conciliation travail-famille est difficile pour les employés à temps partiel régulier affectés à des horaires de faction.
« C'est du 24 h / 24 h, 7 jours / 7 jours et de surcroît nous sommes payés 11,43 heures sur 24 h de disponibilité. Ce ne sont pas des conditions de travail faciles pour ceux et celles qui souhaitent avoir une famille. On doit habiter à moins de 5 minutes de la caserne. Lorsque nous sommes en vacances, la caserne perd une ambulance par manque d'heures. Cela affecte la couverture du territoire. Moi et mon conjoint travaillons à la caserne de Saint-Jean-Port-Joli et de Montmagny. Bien que nous aimerions rester ici, nous envisageons quitter pour un poste à l'heure du côté de Montmagny. Nous sommes bien placés pour cela », a-t-elle expliqué.
Selon M. Poulin, le temps d'utilisation clinique (TUC) qui est la nouvelle façon de faire les calculs de charge de travail, imaginés par des fonctionnaires, favorise de toute évidence les grands centres urbains.
« Il faut savoir que le temps de travail des ambulanciers n'est plus considéré une fois qu'ils sont sur la route du retour de l'hôpital. Quel corps de métier accepterait ça de nos jours ? Dans ce dossier, nous devons faire preuve de vison. Pour ma part, je réitère mon appui à la conversion à 100 % des horaires de faction à l'heure. Notre chef, Éric Duhaime, a rencontré, M. Lévesque, lors de l'une de ses visites. Il est bien au fait du dossier. On doit penser le dossier des paramédics dans un aspect global », a conclu Frédéric Poulin.