L’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) a récemment appris que l’intégrité de plusieurs infrastructures routières est menacée, incluant celles du pont de Québec et du pont Pierre-Laporte.
Dans le cadre d’une poursuite intentée par le ministère des Transports (MTQ) afin de forcer les ingénieurs du gouvernement du Québec à assurer davantage de services essentiels durant leur grève générale illimitée, seize directeurs généraux du MTQ ont déclaré sous serment que plusieurs infrastructures routières sont dans un état qui peut nuire à la sécurité de la population, et ce, s’il ne peut maintenir les travaux prévus.
« Nous savons depuis longtemps que nos infrastructures au Québec étaient mal en point, mais, avec les affidavits que le MTQ a été contraint de fournir au Tribunal, nous constatons la gravité extrême de la situation. Au Québec, on gère nos infrastructures à la petite semaine depuis trop longtemps et ça va nous sauter au visage bientôt, les déclarations sous serment des plus hauts directeurs du MTQ en fournissent la preuve. Pendant ce temps, le gouvernement est indifférent d’avoir les ingénieurs les moins bien payés du Québec et on les laisse en grève sans trop s’en soucier. À rien n’y comprendre ! » a déclaré Marc-André Martin, président de l’APIGQ.
Le pont Laporte requérait des interventions rapides sur le système de suspension et des travaux de consolidation des suspentes devraient être faits dans les meilleurs délais.
Le remplacement de toutes les suspentes devrait être planifié à court terme, incluant en urgence dans certains cas, sans quoi l’intégrité du pont serait compromise.
Par ailleurs, si les suspentes ne sont pas remplacées, des entraves permanentes sont à prévoir, ce qui rendrait la circulation des services d’urgence extrêmement difficile.
Quant au pont de Québec, il aurait atteint la fin de sa vie utile et serait affligé de multiples problèmes pour lesquels le MTQ doit intervenir sans délai afin de le maintenir sécuritaire.
Le maintien d’actifs serait essentiel au bon comportement des pièces métalliques supportant les voies routières et piétonnières. Si ces travaux ne sont pas réalisés, l’intégrité du Pont de Québec serait ainsi compromise.
De plus, des travaux de renforcement de la structure seraient nécessaires, puisque la mise en service du nouveau tablier est requise au plus tard à la fin 2026. Si ce projet est retardé, le pont devra être fermé puisque le MTQ ne pourrait assurer la sécurité de la structure.
« Notre objectif est de pouvoir renforcer notre expertise interne, qui ne tient présentement qu’à un fil. Il est primordial que nous puissions recruter des ingénieurs d’expérience et de les retenir à l’emploi du MTQ, sans quoi nous devrons commencer à choisir quelles infrastructures sont réellement essentielles et fermer les autres à la circulation. Nous espérons réellement ne pas en arriver là, mais sans de meilleures conditions salariales, je ne vois pas quelles autres solutions sont possibles », a conclu M. Marc-André Martin, président de l’APIGQ.
Source : Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec