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Selon le Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches : les employés de l'hôpital de Montmagny sont à bout de souffle

L'Hôpital de Montmagny. Archives.

Même si le ministre de la Santé, Christian Dubé, a annoncé récemment la formation d'une cellule de crise dont le mandat sera de formuler des «recommandations spécifiques» qui devraient permettre au gouvernement de désengorger les urgences dans la région métropolitaine et que le problème semble général dans l'ensemble des hôpitaux de la belle province, le centre hospitalier de Montmagny ferait également face à plusieurs problèmes de sorte que son personnel soignant serait à bout de souffle.

C'est du moins, ce qu'ont déclaré conjointement Mmes Carole Mercier et Patricia Pouliot, du Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches lors d'une entrevue ayant eu lieu jeudi matin dans le cadre de l'émission Bonjour Côte-du-Sud à CMATV.

«  C'est extrêmement difficile au niveau des urgences, mais également difficile au niveau des hôpitaux en général, les gens sont vraiment épuisés. On a également l'impression qu'il y a plus de gens qui fréquentent les hôpitaux, ce qui a pour conséquence que les membres du personnel n'arrivent plus à donner les soins et la qualité des soins qu'ils aimeraient livrer puisqu'il y a trop d'achalandage», a expliqué Carole Mercier, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches.

«  Il faut arrêter de presser le citron envers le personnel en soin! Ils ne sont plus capables et ils sont vraiment à bout et ne savent plus sur quelle tribune se faire entendre pour qu'on leur vienne en aide et qu'on leur donne de bonnes conditions de travail et des renforts, car c'est vraiment, mais vraiment difficile et les gens quittent le navire tout simplement!», a ajouté Mme Pouliot, vice-présidente du syndicat concerné. 

Les difficultés du système de santé pendant la crise covidienne ayant poussé plusieurs a quitter la profession, et le fait qu'il y a désormais davantage de gens qui fréquentent les urgences en raison, essentiellement, du vieillissement de la population, et ce, combinée à la pénurie de main-d'œuvre qui sévit actuellement au Québec et des conditions de travail qui ne sont pas favorables avec, notamment le travail supplémentaire obligatoire (TSO); tous ces éléments auraient, comme conséquence, que les directions des CISSS seraient incapables de trouver suffisamment de relève, provoquant du même souffle une charge de travail plus importante pour les employés qui œuvrent toujours dans le réseau.

La liste des embauches serait par ailleurs beaucoup plus courte que celle des départs...

«  C'est sur que l'écart s'accentue sur la liste des nouveaux employés versus ceux et celles qui quittent et ça, c'est extrêmement inquiétant», a déclaré Mme Mercier.

Les solutions

Améliorer les conditions de travail du personnel soignant en arrêtant le travail supplémentaire obligatoire (TSO) pour que les infirmières du réseau cessent de faire des 16h dans une journée afin de  favoriser la conciliation travail-famille,  arrêter de faire travailler les employés sur deux quarts et répartir les tâches d'une façon plus efficiente seraient, selon le syndicat concerné, des avenues à privilégier, et ce, autant pour l'urgence que pour tous les autres secteurs du système de santé.

«  Du côté du gouvernement, on a l'impression qu'ils font la sourde d'oreille et qu'ils ne veulent pas voir la réalité et qu'ils ne veulent pas admettre que c'est critique et difficile et, quand ils font des sorties, ils disent toujours qu'ils ont des idées… Mais quand vont-ils les mettre vraiment en branle? On ne peut plus attendre, car les gens sont à bout et ils vont quitter», a expliqué avec force Mme Pouliot en ajoutant recevoir plusieurs témoignages du personnel soignant disant regarder pour une réorientation de carrière…

Le syndicat dénonce également la lenteur bureaucratique du système de santé, car, selon lui, juste faire quelques petits changements pourrait prendre une éternité avant que la direction commence à s'y affairer.

«  Ils sont toujours en train de regarder et on continue de regarder pour se faire dire après que, pas tout de suite finalement, ou il faut que j'en parle au directeur plus haut et ainsi de suite de sorte que le personnel finit par perdre espoir, car il ne voit jamais concrètement les solutions arriver», a conclu Carole Mercier du syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches.

À suivre…

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