Si le métier de préposé aux bénéficiaires souffre parfois d'une connotation péjorative, il acquiert ses lettres de noblesse avec Sylvie Boucher. Pour cette résidante de La Pocatière, préposée au Centre d'hébergement de Saint-Jean-Port-Joli, son métier s'avère très valorisant: «Quand un ou une bénéficiaire te dit ''Je t'aime'', c'est le plus beau cadeau que tu puisses recevoir. À ce moment-là, tu as l'impression d'avoir accompli quelque chose de grand» de nous confier la principale intéressée lorsque nous l'avons rencontrée afin de faire la promotion de son travail.
«Comme un pompier, le préposé joue le rôle de premier répondant. Il est le premier contact des bénéficiaires dans la journée. Il doit être souriant, patient, doux, calme et à l'écoute. Il devient le confident de ces gens-là. Il doit faire preuve d'observation, même pour le langage non verbal, car il est les yeux et les oreilles des infirmières et des médecins» ajoute-t-elle.
Pour Mme Boucher, son travail va beaucoup plus loin que les soins d'hygiène: «Il faut apprendre à bien connaître nos gens afin d'améliorer leur qualité de vie tout en respectant leur intimité: il ne faut pas oublier qu'il s'agit de leur dernière maison. Il faut aussi écouter pour pouvoir identifier leurs problèmes et trouver des solutions. Quand nous y parvenons, c'est très valorisant».
Si Mme Boucher a beaucoup d'amour à donner à sa quinzaine de bénéficiaires, elle en reçoit aussi: «Ces gens-là, c'est de l'amour en barre. Quand une bénéficiaire te dit ''J'aime ca quand c'est toi qui me couche, je sais que je vais bien dormir'' tu en retires une grande satisfaction. Notre métier n'est pas toujours drôle et facile, mais l'amour de mes patients me garde énergique et me donne le goût de continuer».
Pour être préposé aux bénéficiaires, version Sylvie Boucher, le savoir-être et le don de soi viennent en premier sur la liste des qualités requises: «Il faut savoir aimer les gens comme ils sont; il faut être à l'aise avec ça. Si un préposé ne possède pas les qualités de base, ça ne marchera pas».
La mort
Les préposés sont les personnes avec qui les bénéficiaires tissent les liens les plus forts. Les préposés se retrouvent donc confrontés à la mort plus fréquemment que la moyenne des gens car leur clientèle est âgée et souvent malade: «Même si on se fait une certaine carapace, il arrive souvent que l'on pleure avec la famille. Et pour ceux qui n'ont plus de famille, le préposé est souvent leur seul accompagnateur» de dire Mme Boucher. «Au fil des ans, j'ai tout de même appris à dédramatiser la mort. Je la vois différemment. Au début, je la trouvais terrifiante. Aujourd'hui, je la vois plutôt comme un renouveau» ajoute-t-elle. La mort la touche toutefois davantage quand elle accompagne des gens dans la force de l'âge qui se retrouvent dans la chambre de soins palliatifs pour y vivre leurs derniers instants.
De belles choses
Pour Mme Boucher, le centre d'hébergement n'est pas synonyme que de mort et de pleurs: «Il y a de très belles choses qui se passent ici: il y a les rires et les joies que nous partageons avec les résidants» de soutenir celle qui apporte à l'occasion des lilas de son jardin à ses bénéficiaires.
Chose certaine, Mme Jeannine Langlois, qui réside au Centre d'hébergement de Saint-Jean-Port-Joli depuis six ans, ne tarit pas d'éloges à l'égard de Mme Boucher. Elle souligne son excellent service, son jugement et son sourire perpétuel: «Tu vois toujours ce qu'il y a à faire. Ça me rassure quand tu es là. Tu es une excellente préposée» de lui confier la sympathique dame.
Donc, si le défi de préposé aux bénéficiaires vous intéresse, contactez l'Envolée.
Photo: Sylvie Boucher en compagnie de Mme Jeannine Langlois.