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Un ancien vétéran d'origine magnynontoise n'est plus

Gilbert Boulanger, cet ancien combattant passionné d'aviation, laissera sa marque dans la mémoire des Magnymontois.

Diane Gendron-L'Oie blanche

Un vétéran canadien natif de Montmagny, Gilbert Boulanger, s'est éteint le 31 décembre dernier à l'âge de 91 ans.

Cet ancien combattant a participé au débarquement de Normandie le 6 juin 1944, se méritant la «Distinguished Flying Cross» pour bravoure, intrépidité et sens du devoir, une médaille que peu de francophones ont reçue.

D'ailleurs, en 2010, Courseulles-sur-Mer en Basse-Normandie a donné le nom de Gilbert Boulanger à son école primaire pour rendre hommage à ce vétéran canadien d'origine normande.

Membre de l'Escadrille 425 Alouette de l'Aviation Royale Canadienne durant la Deuxième Guerre mondiale, Gilbert Boulanger a publié, en 2002, le récit de son expérience comme mitrailleur dans l'aviation canadienne sous le nom de L'Alouette affolée. Il y raconte sa découverte du monde par la guerre, avec ce qu'elle comporte de camaraderie, d'angoisse et de périls. Occupant le poste de mitrailleur, M. Boulanger a participé à plus de 37 missions de bombardement au-dessus de l'Italie, de la France et de l'Allemagne en 1943 et 1945. «Les chasseurs ennemis, toujours en alerte, nous alerte, nous surveillent. Dans ma tourelle, je suis le seul homme armé. Je suis chargé de défendre le bombardier», écrit-il.

Un homme hors du commun

N'en étant pas à son premier exploit, ce passionné de l'aviation et homme hors du commun, membre du Panthéon de l'aviation du Canada, construit à 84 ans un biplace avec son ami Denis.

Plus récemment, le 29 avril 2010, Gilbert Boulanger procède au lancement de la réédition de son livre L'Alouette affolée au Musée de la mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli. Ce jour-là, avec la collaboration de l'Institut Historica-Dominion, des anciens combattants témoignent de leur expérience par le biais du «Projet Mémoire: Histoires de la Deuxième Guerre mondiale» qui documente la participation du Canada dans ce conflit.

L'historien Sébastien Vincent écrit: «Gilbert Boulanger a voulu contribuer à la reconnaissance de la participation des hommes comme lui  à l'une des plus grandes tragédies du XXe siècle. Non pas pour se forger une image de héros, mais pour rappeler les disparus, entre autres à la mémoire québécoise.»

Évoquant dans ses souvenirs de guerre la rencontre avec un ancien combattant russe en avril 2002, il a écrit : « Nous étions des survivants! Nous le savions. Cela suffisait. Peut-être qu'en nos âmes résidait un sentiment de culpabilité, du fait d'être là, vivants, malgré la mort des autres, malgré tout. »

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