Saviez-vous qu'il existe un trésor caché dans le Parc régional du Haut-Pays de Kamouraska? En effet, un arbre géant, voir colossal connu sous le nom de Gros pin se dresse majestueusement à quelques mètres de la frontière Canada-États-Unis, dans le Territoire Non Organisé (TNO) de Picard. Trois adultes peinent à en tenir la circonférence en se joignant main par la main. Pour réussir, comme l'épineux, il faut que les individus soient démesurés, de taille supérieure à la moyenne des humains.
Une longue excursion est nécessaire pour finalement réussir à trouver le lieu mythique. Le chemin pour se rendre au Gros-Pin nécessite une bonne connaissance du territoire, des repères GPS et un 4x4! Le chemin n'est pas signalisé et n'est pas encore aménagé. Un segment du chemin est drôlement parsemé de peluches (une bonne centaine), ce qui est très intrigant. Le parcours fait passer par des sommets qui approchent les 670m d'altitude. Des percées permettent de voir des panoramas sur le Maine et la fin du territoire du Kamouraska. Les Appalaches sont à perte de vue.
Sur place, les visiteurs ont vite fait de noter la différence massive entre son tronc et celui des autres arbres voisins. De grosses racines apparaissent partout autour du Gros-Pin. Imaginez le réseau de racines qui se cache sous cet arbre. L'élévation de ce végétal géant est si énorme que, en fait, les premières branches du Gros-Pin commencent là où les autres arbres finissent. Difficile d'estimer sa hauteur... 50...60 mètres, peut-être plus... Une mesure à la base de l'arbre (1.50m) permet de savoir qu'il fait 13 pieds de circonférence. L'estimation à partir de cette mesure fait place à plusieurs hypothèses pour en évaluer l'âge, allant entre 250 et 550 ans. Il est possible que ce conifère ait commencé sa longue ascension vers le ciel au moment ou Christophe Colomb se présentait comme découvreur de l'Amérique.
Le Gros pin du TNO Picard est un être phénoménal qui a tenu le temps tranquillement, évidemment, toujours à sa place, alors que les générations de nos ancêtres se sont succédé sur ce pays d'accueil. Maintenant que sa présence est connue, révélée à la connaissance du monde et avec les moyens de transport moderne qui en facilite l'accès, il faudrait mettre en uvre des efforts pour le protéger et aménager les lieux pour éviter qu'un triste accident ne se produise.
Les peuples des Premières nations considèrent que la nature est notre mère et qu'elle veille sur tous les êtres vivants qui la composent. Dans cet esprit, supposons qu'avec les années, comme pour sa taille, le Gros pin a acquis une sagesse notable. En ce sens, respectons les trésors que nous offre la nature.
Les photos, prises le 4 juillet 2013, sont d'Alexandre Bibeau (agent de développement du Parc régional du Haut-Pays de Kamouraska et de Thérèse Brodeur (conseillère en développement rural, CLD de Kamouraska)