Réunis en assemblée générale extraordinaire au Centres de foires de Québec, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN) ont voté par scrutin secret à 96 % en faveur d’une banque de six journées de grève à utiliser au moment jugé opportun. D’autres votes se tiendront pour les CPE qui n’ont pas pu se présenter à cette assemblée.
Comme 9 500 collègues des autres régions qui ont fait ou s’apprêtent à faire de même, ces travailleuses veulent ainsi mettre la pression nécessaire pour faire débloquer la négociation des dispositions nationales avec les associations d’employeurs et le ministère de la Famille.
Déjà, les travailleuses des CPE de l’Abitibi-Témiscamingue, de la région de Drummondville, de l’Estrie, des Laurentides, de Montréal et de Laval ont adopté massivement leur mandat de grève.
Ces travailleuses sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015, soit depuis 30 mois. Ce vote envoie un message très clair au gouvernement et aux employeurs, pas question de plier l’échine.
Louise Labrie, présidente du syndicat et membre du comité national de négociation des CPE, explique « Après trente rencontres de négociation, dont un blitz de cinq jours en mai dernier, seules les matières non monétaires ont fait l’objet d’entente depuis le début des pourparlers en décembre dernier.
Dans cette négociation, les demandes des employeurs comportent des reculs importants, non seulement dans les conditions de travail des salariés, mais aussi pour la qualité des services offerts aux enfants. Et c’est sans compter que nous n’avons toujours pas obtenu de réponses à nos demandes d’ordre monétaire, notamment ».
Mme Labrie ajoute : « Les compressions budgétaires de centaines de millions de dollars dans le réseau ont des impacts quotidiens énormes sur la charge de travail et la santé des travailleuses et travailleurs que nous représentons. Cette ronde de négociation doit nous permettre de contrer la volonté du gouvernement de nous imposer des reculs de plus de trente ans. Le vote d’aujourd’hui montre bien cette volonté des travailleuses de maintenir la qualité des services et des emplois. »
« Il y a là bien plus qu’un conflit entre employeurs et employées des CPE, déclare Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), qui constate que le milieu est composé d’une forte majorité de femmes. De par la nature de leur emploi, ces femmes ont une patience extraordinaire. Cependant, la patience a des limites en ce qui a trait à leurs conditions de travail, leurs salaires et la consolidation des CPE. Si le gouvernement pense qu’il peut faire n’importe quoi, il se trompe royalement. Par leurs revendications, ces travailleuses veulent clairement assurer un niveau de service adéquat ainsi que la pérennité du réseau des centres de la petite enfance, un réseau fiable et mondialement réputé dont s’est dotée la population du Québec il y a vingt ans, dans le but d’assurer des services de garde éducatifs de qualité pour nos enfants. »
Rappelons que le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN) regroupe plus de 1 500 membres dans 58 CPE de la région. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ainsi qu’au Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN). La CSN regroupe pour sa part quelque 300 000 syndiqués provenant de tous les secteurs d’activités tant publics que privés.