David La Haye était à Montmagny mercredi dernier pour présenter «J?espère que tu vas bien», expérience cinématographique inédite. Nous l?avons rencontré à l?ancien Cinéma Taché quelques heures avant la représentation.
Le film aurait pu s?intituler «L?incroyable légèreté de paraître», idée avec laquelle jonglait depuis un certain temps l?acteur (Montréal P.Q., Un crabe dans la tête, Mirador) et producteur (Aviva Communications). Il aurait aussi pu être tourné le 21 décembre prochain. Kundera et la fin du monde, ça se défend plutôt bien. Pour diverses considérations ? surtout techniques - le tournage a plutôt eu lieu le 8 avril et le projet a été rebaptisé selon une idée propre à Marie-Chantal Perron, amie de longue date avec laquelle David La Haye a fait les cent coups à sa sortie de l?École de théâtre de Saint-Hyacinthe.
Du jamais vu
Long plan-séquence (aucun montage) d?une durée de 87 minutes, «J?espère que tu vas bien» a été tourné par le coréalisateur Jay Ingram à l?aide d?une Steadicam. Comme il filmait de face les deux amis déambulant dans les rues du Plateau Mont-Royal, celui qui tenait la caméra devait se fier à un assistant-réalisateur le tenant par la ceinture afin de le guider. Trois petites heures auront suffi au tournage. Selon David La Haye, il s?agit là d?une prouesse technique inégalée. Nul besoin de préciser que la production aura nécessité un budget extrêmement modeste, déjà dépassé par les retombées. On espère reprendre la formule à Pâques l?an prochain en la bonifiant: plus de comédiens, meilleures sonorisation et résolution de l?image.
Du direct sur toute la ligne
Sortant de la pharmacie, Minou (Marie-Chantal Perron) tombe sur son vieil ami Dave (David La Haye), qu?elle n?a pas vu depuis une dizaine d?années. Une commotion cérébrale l?ayant rendu partiellement amnésique, ce dernier ne peut plus exercer son métier d?acteur; il est devenu itinérant. Minou a aussi un gros problème à régler. Ensemble ils entament une longue discussion où s?entremêlent fiction, anecdotes tirées de leur passé commun et interaction avec les gens dans la rue qui, sans le savoir, deviennent figurants ou acteurs de la scène qui se joue. Chacun s?écoute, aux aguets, et peu à peu se dévoilent les secrets. L?ensemble est soutenu par une trame sonore constituée d??uvres de Wagner, Mozart, Bach et Beethoven. Plutôt casse-gueule comme projet: sans scénario ou répétition aucune, on tombait dans la pure improvisation. Seule demeurait la volonté d?aborder certains thèmes tels l?amitié, la solitude urbaine, la maladie mentale et la violence conjugale. Après chaque visionnement, l?acteur-producteur converse avec les gens histoire de poursuivre la réflexion. Montmagny n?a pas fait exception, une trentaine de personnes ayant participé aux échanges.
Agenda bien garni
Producteur exécutif du film «Les poings de la fierté» de Hélène Choquette et coproducteur, avec la Torontoise Sarah Goodman, de «Bridging», David La Haye est revenu au jeu l?hiver dernier en enregistrant aux côtés de Claude Legault une minisérie dramatique: «Mon meilleur ami» qui sera diffusée sur les ondes de Séries+ au printemps 2013. Pour ce que j?en sais, ça promet! Disons qu?il y aura là aussi matière à réflexion?
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