Aller au contenu

Un premier débat des candidats sous le signe de la cordialité à Montmagny

Organisée de main de maître par l'enseignante en science politique du Centre d'étude collégiale de Montmagny, en l'occurrence madame Laurence Leduc-Hébert, le premier débat entre les candidats de la présente campagne électorale fédérale de la circonscription de Montmagny-L'Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup s'est tenu mardi midi dans les murs du Cegep. Cependant force est d'admettre qu'aucun d'entre eux n'est sorti grand gagnant de ce premier échange.

Divisé en cinq grands thèmes, soit l'environnement, l'économie et la fiscalité, l'immigration, les premières nations ainsi que la place du Québec au sein de la Fédération canadienne, l'exercice a permis aux candidats de faire valoir leurs points tout en étant en mesure de questionner un de leurs adversaires lors d'une plénière de cinq minutes sur le sujet.

En ce qui concerne l'environnement, le représentant néo-démocrate, Hugo Latulippe s'est exprimé clairement et habilement sur la question – sujet par ailleurs qu'il maîtrisait — en insistant sur le fait que le Canada devait respecter les Accords de Paris tout en déclarant que la protection de l'environnement n'avait pas à s'opposer à l'économie.

Quant au député sortant, le conservateur Bernard Généreux, il a parlé que son parti désirait lutter contre le déversement des eaux usées au Canada, notamment à Montréal afin d'améliorer la qualité de l'eau du fleuve Saint-Laurent.

Pour ce qui est du représentant libéral, Aladin Legault d'Auteuil, ce dernier a rappelé aux étudiants présents que le gouvernement sortant de Justin Trudeau avait le plan le plus ambitieux en environnement du G7, tout en spécifiant que sa formation politique voulait éliminer progressivement les bouteilles d'eau non réutilisables de la circulation.

Louis Gagnon du Bloc Québécois a parlé quant à lui de la promesse de son parti de mettre en place une péréquation verte au Canada qui récompenserait les provinces cherchant à réduire les GES tout en faisant payer davantage celles qui n'en font pas assez.

Le candidat bloquiste a également profité de sa tribune pour souligner l'incohérence libérale concernant leurs politiques de protection de l'environnement et de la nationalisation par Trudeau de l'oléoduc Trans Moutain.

Le libéral a toutefois répondu qu'à l'opposé des conservateurs, son parti ne ferait pas renaître le projet d'Énergie Est visant à exporter le pétrole des sables bitumineux vers l'Est en passant par la province de Québec.

M Latulippe a également été obligé de justifier son passage au NPD, lui qui est ouvertement souverainiste. Cela ne l'a cependant pas empêché de réitérer que le Bloc Québécois radotait depuis dix ans, ce qui a fait sourire Bernard Généreux.

Pour les autres candidats, tous s'entendaient sur la nécessité de continuer d'avoir des immigrants, notamment afin de pallier à la pénurie de main-d'œuvre qui sévit dans le comté et ailleurs au Canada, quoique le bloquiste a demandé que Québec ait plus de pouvoir en immigration tout en souhaitant que les nouveaux arrivants aient une connaissance minimum du français avant d'immigrer au Québec.

Sur la question des premières nations, le libéral et le conservateur se sont fait attaquer par le néo-démocrate et le bloquiste en se faisant dire que les deux grands partis s'étant successivement échangés le pouvoir depuis 150 ans,  étaient responsables du piteux état dans lequel les Amérindiens se trouvaient…

Louis Gagnon a par ailleurs ajouté que la question des autochtones nuisait directement à la crédibilité du Canada dans ses relations à l'étranger…

Un échange houleux entre Louis Gagnon et Bernard Généreux sur fond de nationalisme

Vers la fin et puisque les conservateurs et les bloquistes jouent la carte du nationalisme québécois, le député sortant, Bernard Généreux a lancé quelques flèches en direction de Louis Gagnon en rappelant la promesse de son chef, Andrew Sheer de ne pas contester la Loi-21 sur la laïcité comme l'a demandé le premier ministre Legault.

Le candidat du Bloc a tout simplement rétorqué que le conservateur n'avait pas à le convaincre au sujet de cette loi…

Par la suite, le conservateur a tenté de démontrer l'incohérence du Bloc dans sa position davantage nationaliste que souverainiste en laissant entendre que Louis Gagnon était dorénavant un caquiste, ce qui n'a toutefois pas ébranlé le représentant bloquiste s'étant par ailleurs levé lorsqu'il était question de parler de la nécessité du Québec de devenir un pays indépendant.

Bernard Généreux a également fait sourire les spectateurs assistants au débat lorsqu'il a avoué qu'au référendum de 1980, il avait voté oui, mais qu'à cette époque, ce dernier ne connaissait rien à la politique – ce qui expliquait son choix passé – avant d'ajouter que le Canada était le meilleur pays au monde…

 

Commentaires