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Une bataille juridique qui laisse des traces

Crédit photo: Pixabay

La Coopérative de Gestion Forestière des Appalaches (CGFA) dénonce vivement un blocus ayant perturbé, récemment, ses opérations sur la Seigneurie de Lotbinière. 

En effet, durant la semaine du 23 février dernier, des producteurs de sirop d'érable de la région, soutenus par les Producteurs et Productrices Acéricoles du Québec (PPAQ), ont bloqué l'accès aux travailleurs forestiers dans le but de faire pression sur le ministère des Ressources naturelles et de la Forêt (MRNF) afin d'empêcher la réalisation de des de travaux forestiers.

Face à cette situation, la ministre Blanchette-Vézina a ordonné la levée du blocus. Toutefois, les moyens de pression ont persisté, forçant la Coopérative à déposer une injonction auprès de la Cour supérieure. Le 27 février, le tribunal donnait raison à la Gestion Forestière des Appalaches, ordonnant la libération immédiate du chemin d'accès et du chantier forestier.

Malgré cette décision du tribunal, les représentants des acériculteurs, soutenus par leur procureur, ont vigoureusement contesté l'injonction, prolongeant ainsi les tensions et ralentissant la reprise des travaux forestiers.

Pour la Coopérative, ce blocage a entraîné des retards critiques alors que les opérations, prévues pour l'hiver, sont essentielles pour respecter les engagements avec les industriels forestiers ayant acheté du bois. Or, ces travaux doivent impérativement être réalisés avant le dégel, sous peine  de rendre l'exploitation du chantier impossible.

En plus des pertes financières liées aux jours d'arrêt forcé, la Gestion Forestière des Appalaches a dû assumer des coûts opérationnels supplémentaires et des frais judiciaires pour défendre ses droits devant la justice, alourdissant ainsi ses charges opérationnelles.

Malgré l'intervention de la Cour, des tensions subsistent alors que les Producteurs et Productrices Acéricoles du Québec auraient menacé de réinstaurer un blocus, obligeant la Coopérative à demander et obtenir une prolongation de l'injonction jusqu'au 20 mars 2025.

Cette décision vise à assurer la continuité des opérations, mais elle souligne aussi la fragilité des relations entre l'industrie forestière et le secteur acéricole. D'un côté, les producteurs de sirop d'érable s'inquiètent de l'impact des coupes forestières sur leur production et sur l'environnement des érablières alors que, de l'autre côté, la Coopérative rappelle que ses activités sont encadrées par des règles strictes de gestion durable des forêts et que les appels d'offres gagnées doivent être respectés.
 

Ce bras de fer entre les deux industries poserait donc la question d'un meilleur encadrement des zones de coupe et d'un dialogue plus soutenu entre les différents acteurs économiques de la région.

Si un nouveau blocus devait être mis en place, cela pourrait, non seulement paralyser les opérations, mais aussi nuire à la relation entre les acteurs de l'industrie forestière et acéricole, fragilisant davantage un secteur déjà sous pression économique.

Rappelons que la Coopérative de gestion forestière des Appalaches (CGFA) est une coopérative de travailleurs forestiers qui réalisent des travaux d’exploitation forestière et des travaux d’aménagement forestier principalement dans la région de Chaudière-Appalaches.

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