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Une conférence à Montmagny de l'ex-ambassadeur canadien en Ukraine

L'ex-ambassadeur canadien en Ukraine de 2008 à 2011, Monsieur G. Daniel Caron lors de son passage à Montmagny.

L'Ukraine étant le sujet de l'heure mondialement, l'AQDR section Montmagny-L'Islet a organisé, mercredi matin au Bistro Lafontaine, un déjeuner-conférence avec l'ex-ambassadeur canadien en Ukraine de 2008 à 2011, Monsieur G. Daniel Caron.

Ce dernier résidant désormais dans la région, il s'est fait un plaisir de partager son expérience avec la quarantaine de convives s'étant présentées pour l'écouter.

L’Origine du conflit

D’entrée de jeu, M. Caron a rappelé que l’actuel conflit en Ukraine prenait essentiellement son origine par l’expansion de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) à l’Est, plus précisément dans les anciens pays du Pacte de Varsovie qui était jadis sous l’influence de l’Union soviétique.

Rappelons à cet effet que les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), la Pologne, la Slovaquie, la République Tchèque et la Hongrie font désormais partie de l’OTAN, alors que, jadis, ces pays étaient signataires du Pacte de Varsovie. 

Ainsi, selon les dires de l’ancien diplomate, le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine avait déjà averti à maintes reprises les occidentaux que cette expansion militaire se rapprochant des frontières de son pays, était perçu comme agressant par son gouvernement et ses citoyens, puisque, désormais, des missiles de tout type étaient à portée de Moscou alors qu’à la chute de l’Union soviétique, les Occidentaux avec les États-Unis en tête s’étaient engagés à ne pas procéder à une expansion de l’OTAN au-delà de la nouvelle Allemagne unifiée.

La situation se serait envenimée lorsque l’Ukraine a demandé à joindre l’OTAN, ce que le président Poutine aurait refusé en répétant essentiellement les mêmes arguments discutés plusieurs fois avec les diplomates occidentaux.

Selon M. Caron, le chef du Kremlin aurait été très clair concernant cette situation alors que l’occident aurait fait la sourde d’oreille face aux demandes russes prétextant, notamment, que c’était à l’Ukraine de décider puisque c’était un pays libre…

Le conflit régional dans le Donbass (région de l’Est de l’Ukraine) où des séparatistes prorusses ont proclamé, en avril 2014, la République populaire de Donetsk, et ce, appuyé par la Russie et qui perdure encore, aurait ensuite été les derniers pas vers l’actuelle invasion de l’Ukraine par l’Armée russe.

Le conflit sera-t-il long ?

Toujours selon l’ex-diplomate canadien, le fait que les pays occidentaux donnent des armes à l’Ukraine pourrait faire perdurer le conflit.

« Je ne dis pas qu’il ne fallait pas le faire, mais c’est certain que M. Poutine ne s’attendait pas à avoir un si long conflit. Poutine s’est vraiment peinturé dans le coin », a expliqué M. Caron.

Par contre, ce qui serait encourageant dans ce drame, selon lui, c'est que les négociations devraient reprendre entre les belligérants, car, dit-il, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky pourraient fortement abandonner l’idée de rejoindre l’OTAN, ce qui est une des quatre conditions exigées par Moscou pour mettre un terme à ce conflit régional – les autres étant la reconnaissance de la Crimée en tant que territoire russe, la démilitarisation et la « dénazification » de l’Ukraine.

Pour regarder l'entrevue complète à CMATV, veuillez cliquer ici.

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