Une jeune maman de Saint-Paul-de-Montminy veut mettre un terme aux évaluations faites sur son enfant par une équipe de spécialistes afin de développer son autonomie en prévision de son entrée à l'école.
Depuis qu'il a deux ans, Jean-Pierre est suivi en orthophonie parce qu'il parle peu et présente des difficultés de langage. Aujourd'hui âgé de 4 ans, «il mélange un peu ses mots et ne dit pas ses couleurs, mais je trouve qu'il a beaucoup évolué depuis deux ans» explique sa mère, Jacinthe Turgeon, lors d'une visite à son domicile en août dernier.
Or, de toute évidence, ce n'est pas ce que croient les spécialistes qui insistent pour que Jean-Pierre poursuive les séances et les tests d'évaluation avec l'orthophoniste, sinon il aura des difficultés à la maternelle, laisse-t-on entendre à la mère.
L'enfant a rencontré également une ergothérapeute, celle-ci recommandait de continuer la démarche et soutenait que fermer le dossier irait à l'encontre du développement du garçon, selon les propos rapportés par la mère.
Désemparée, la jeune maman dit avoir ressenti un sentiment de culpabilité, mais continue d'avoir des réserves sur ces séances et ces évaluations qui, pense-t-elle, ont pour conséquence de stresser son fils. «En temps normal, Jean-Pierre apprend bien, il faut juste capter son attention» dit-elle.
Par cette sortie publique, Mme Turgeon ne veut pas offusquer les spécialistes. Elle reconnaît que ces rencontres lui ont permis d'aller chercher des outils pour aider son enfant. Toutefois, elle estime que c'est maintenant assez et ne comprend pas l'insistance des professionnels. Selon ses dires, son conjoint et père de l'enfant partage la même opinion. «Je pense qu'il faut laisser grandir Jean-Pierre en paix à la maison. J'ai du mal à faire comprendre mon point de vue aux spécialistes. Il me semble qu'on devrait être capable de dire non» de conclure la mère tiraillée entre le désir de bien faire et l'inconnu face à l'avenir de son enfant.
Bientôt, Jean-Pierre ira à la pré-maternelle Passe-Partout. «Je vais voir comment il va se comporter et s'il le faut l'année suivante, à son entrée à la maternelle, j'évaluerai les options qui seront offertes» de conclure la jeune mère en avouant que l'expérience l'a laissée craintive.
Photo : Jacinthe Turgeon et son fils, Jean-Pierre, sur le perron de la maison familiale à Saint-Paul.