Gaëtanne Corriveau - CHRONIQUE
Chères lectrices, chers lecteurs,
Permettez-moi d'abord de vous offrir mes meilleurs v?ux pour l'année 2013, année d'élections municipales au Québec! En effet, le 3 novembre prochain, plus de 1 100 municipalités du Québec seront en élection générale afin de combler quelque 8 000 postes de maires/mairesses et de conseillers/conseillères municipaux. Vous serez donc appelé(e)s, en tant qu'électrices et électeurs, à élire votre prochain conseil municipal et, pour certains d'entre vous, leur préfet.
Nul doute que les révélations faites à la Commission Charbonneau (1) quant à l'existence d'un système de corruption et de collusion bien établi entre entrepreneurs en construction, firmes d'ingénieurs, fonctionnaires et élus municipaux de certaines municipalités du Québec nourriront la réflexion et l'analyse des citoyennes et des citoyens dans le choix des prochains dirigeant(e)s des municipalités concernées. Peut-être susciteront-elles un questionnement semblable dans l'esprit de bien des électrices et des électeurs ailleurs au Québec? Il serait toutefois injuste et malheureux de généraliser et d'attribuer ces pratiques administratives répréhensibles à l'ensemble des acteurs de la classe politique.
Intégrité, compétences et parité souhaitées !
Dans ce contexte où la santé de nos institutions démocratiques est en jeu, il faut souhaiter que l'intégrité tout autant que les compétences soient des critères objectifs dans le choix de nos élu(e)s. C'est sans oublier la parité pour refléter la composition de notre société où les femmes représentent 52,9% de la population québécoise. À cet égard, les statistiques du MAMROT (2) montrent clairement une sous-représentation des femmes au sein des conseils municipaux: mairesses 16% soit un peu plus d'un poste sur dix; conseillères 29% soit un poste sur trois! Des chiffres qui font état du fameux «plafond de verre», situé autour de 30%, que les femmes ne parviendraient pas à franchir. Une donnée à réviser car, aux dernières élections provinciales du 4 septembre 2012, la représentation des femmes a franchi ce cap et est aujourd'hui à 32,9%, établissant ainsi un record qui pourrait devenir une inspiration pour les prochaines élections municipales de novembre 2013? Mais qu'en est-il de la composition des conseils municipaux au Québec?
Portrait des conseils municipaux au Québec en 2009
Des données du MAMROT (3) révèlent que :
- 98 conseils municipaux sont «toujours sans femme» (4);
- 799 conseils minoritaires (femmes) dont 332 conseils avec une seule femme.
Ces chiffres montrent que nous sommes loin de la parité ou d'une zone paritaire (42% à 58% du même sexe) et qu'en cette matière beaucoup de chemin reste à faire, en particulier pour lever les obstacles culturels, structurels, systémiques, politiques, économiques que rencontrent les femmes et dont fait état une vaste littérature scientifique sur le sujet.
Le 3 novembre prochain, la tenue d'élections municipales au Québec offre donc une opportunité, tant aux électrices et aux électeurs qui souhaitent reconduire ou non leurs élu(e)s dans leurs fonctions qu'aux citoyennes et aux citoyens qui souhaitent briguer des postes électifs de maire/mairesse ou de conseiller/conseillère au sein de leur conseil municipal. Une opportunité, pour les uns comme pour les autres, d'être de véritables agents de changements dans la gestion transparente de leurs administrations municipales et de relever avec compétence les nombreux défis qui caractérisent la fonction politique.
Mairesse ou maire, conseillère ou conseiller, pourquoi pas vous?
1- Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction, dite Commission Charbonneau, du nom de sa présidente, la juge France Charbonneau.
2- Patrick Champagne, Direction générale des politiques, ministère Affaires municipales, Régions et Occupation du territoire, Femmes et élections municipales 2009. Portrait statistique, Québec, p. 31
3- Ibid, p.49
4- Ibid, p. 48
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