Céline Chabot - CHRONIQUEUSE
«Comme si Vivaldi nous invitait à faire partie du tableau» suggérait l'animateur. Eh bien oui, c'était exactement cela.
On connaissait déjà les ?uvres exécutées vendredi soir par la section cordes de l'Orchestre symphonique de Québec sous la direction de Darren Lowe, éminent violoniste solo. Je parie toutefois que les spectateurs ont prêté une attention toute spéciale au Concerto pour orchestre en la majeur et aux Quatre saisons après avoir entendu les analyses de Karl-Patrice Dupuis. Ce dernier nous a peut-être fait rigoler en nous annonçant un hiver précoce mais, plus important, il a su nous aiguiller sur les éléments à ne pas rater: le chant des chardonnerets, la célébration des récoltes, l'orage, le vent, la glace qui se rompt... Vivaldi aurait mis ses propres sonnets poétiques en musique, d'où l'appellation poème symphonique ou musique à programme à l'époque du baroque. Cet innovateur qu'était Vivaldi - toujours selon les dires de notre sympathique animateur - menait un incessant combat entre harmonie et invention; liberté créatrice confrontée aux règles strictes de l'écriture musicale.
L'OSQ l'a assurément bien saisi car on nous a offert une superbe prestation. Le chef-violoniste y jouait de l'archet pour diriger quelque trente musiciens dont un claveciniste, trônant au centre de la scène, tout en exécutant sa propre partition. Très impressionnant!
Dans sa volonté d'aller vers le public afin de lui faire découvrir (ou redécouvrir) les grands classiques, l'Orchestre symphonique de Québec présente depuis maintenant quatre ans des ?uvres regroupées sous le thème «De concert avec les gens». On ne peut qu'applaudir à cette initiative qui nous a permis de mieux connaître et apprécier tout l'art d'Antonio Lucio Vivaldi dans ces Quatre saisons aux quatre vents.
Photo : Jérôme Lachance