Voici la lettre complète d'André Simard adressé hier à Norbert Morin au sujet de l'ITA
M. Norbert Morin
Candidat libéral de Côte-du-Sud
Dans un communiqué pour le moins surprenant, vous ne brandissez rien de moins que la fermeture imminente du campus de l'ITA à La Pocatière en me demandant de m'expliquer. Et bien je considère qu'il faut être en état de panique et divaguer littéralement pour tenir un tel propos. Commevotre chef Philippe Couillard, vous jouez au bonhomme sept heures en essayant de faire peur au monde. Comment pouvez-vous sortir une telle histoire, montée de toute pièce, au beau milieu de la campagne électorale si ce n'est que pour des fins bassement partisanes ? Personne ne vous suit là-dedans soit dit en passant. Vous êtes seul sur cette voie négative et dévastatrice non seulement pour l'ITA mais aussi pour le milieu qui accueille ce vaisseau amiral de formation agroalimentaire depuis des décennies.
Qui sème le vent récolte la tempête. En tentant de me nuire de façon aussi mensongère que négative, sachez que c'est à l'ITA que vous nuisez le plus ainsi qu'à notre région. Oserai-je vous rappeler que l'agriculture et l'agroalimentaire fleurissant dans Montmagny, L'Islet, Kamouraskaet bien ailleurs au Québec doivent une fière chandelle à la présence historique de l'École d'agriculture devenue l'ITA d'aujourd'hui?
Je l'affirme haut et fort : le campus de l'ITA n'est pas en danger de fermeture. Au contraire, il est appelé à un bel avenir avec la nouvelle Politique de souveraineté alimentaire que le Parti québécois a annoncée à peine 8 mois après son arrivée au pouvoir. J'y ai personnellement contribué et j'en suis fier. Faut-il rappeler que votre parti, le Parti libéral de Jean Charest, n'a jamais abouti à une politique agricole depuis la sortie du rapport Pronovost en 2008 ? Cette Politique de souveraineté alimentaire donne de la perspective pour l'avenir et va certainement intéresser des jeunes à venir se former à l'ITA. Mais on n'attire pas les jeunes ni personne avec l'insécurité et la peur, c'est élémentaire.
Pour ma part, quand je suis arrivé à l'ITA comme directeur général en 1996, il y avait de l'insécurité face à son avenir chez le personnel. Pourtant,j'ai travaillé de toute mon énergie et toujours de façon positive à développer l'ITA, à l'ouvrir sur le milieu pendant près de 14 années. Et je pense humblement que ç'a donné des résultats concrets. À titre d'exemple,j'ai créé la Ferme-école LAPOKITA et apporté des investissements alors que la ferme de l'institut était en péril. J'ai ouvert un nouveau programme en transformation des aliments et réaliséla construction d'un incubateur bioalimentaire ultra-moderne installéau Centre de développement bioalimentaire du Québec. J'ai été co-fondateur de Biopterre,uncentre collégial de transfert technologique présentdans les locaux de l'ITA.J'ai apporté des millions de $ pour améliorer les bâtiments et les infrastructures, installer des serres modernes, aménager la cour intérieure où se tiennentdésormaisdes concerts durant l'été. J'ai participé étroitement à la création de l'Agrobiopole du Bas-St-Laurent dont le siège social est au Kamouraska, au rayonnement international de l'ITA. Et j'en passe...
Commentmoi, André Simard, pourrais-je maintenant vouloir fermer cette institution vénérable ? Comment moi, associé politiquement au Parti québécois, conseiller spécial de FrançoisGendron, vice-premier ministre et ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, voudrais-je mettre de l'avant un plan pour fermer l'ITA comme vous l'affirmez dans votre communiqué ?
C'est une insulte à l´intelligence des gens du milieu d'avoir osé porter cette attaque ridicule et méprisante contre moi et ma formation politique. C'est irresponsable de créer de l'incertitude et de l'insécurité pour le personnel de l'institut et les élèves qui le fréquentent.Pire, en cette période critique des admissions annuelles, c'est dévastateur pour attirer des jeunes qui s'apprêtent à choisir le lieu où ils veulent se former pour leur avenir. Chaqueélève qui vient de l'extérieur pour étudier à l'ITA, et c'est la majorité, dépense des milliers de $ annuellement. Sachez que je vous tiens responsable de rendre encore plus difficile le recrutement d'élèves cette année. Au cas où vous ne le sauriez pas, le recrutement de futurs élèves est un défi colossal pour les institutions scolaires en région depuis plusieurs années et encore plus pour le secteur agroalimentaire. C'est le travail d'une année entière de toute une équipe de convaincre les jeunes. Même les professeurs de l'ITA prennent de leur temps pour aller à leur rencontre dans les écoles secondaires. Votre sortie partisane en cette campagne électorale vient littéralement saper leurs efforts de promotion auprès des jeunes et de leurs parents. Ça n'a tout simplement pas d'allure de faire preuve de si peu de jugement !
Par ce geste irresponsable, vousrévélezau grand jour ce dont vous êtescapable de faire pour servir votre intérêt personnel et non celui du milieu qu'un futur député est appelé normalement à défendre. C'est carrément inquiétant. Au fait, à bien y penser, vous avez déjà annoncéque ce serait votre dernier mandat de toute façon. Je peux comprendre que le sort de l'ITA ne vous préoccupe pas véritablement en agissant comme vous le faites. C'est regrettable mais je considère quevous ne méritez pas la confiance des électeurs et des électrices. J'invite la population du Kamouraska, de L'Islet et de Montmagny à s'en souvenir au moment de voter dans l'urne. Côte-du-Sud n'a surtout pas besoin d'un faiseur de peurs et d'insécurité pour la représenter. Bien au contraire, elle a besoin d'une personne intègre, dévouée, compétente, dynamique et reconnue capable de faire avancer les dossiers, défendre vigoureusement ses intérêts et contribuer positivement à son développement.
En terminant, je vous mets au défi de tenir un débat public, un face-à-face comme on dit,sur l'avenir de l'ITA et ce, dans les plus brefs délais. La population, le personnel, les élèves de l'Institut et ceux désireux d'y venir étudier ont grandement besoin d'être rassurés après votre sortie irresponsable.