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L'archéologue Louis-Philippe Picard honoré pour l'ensemble de sa carrière

Texte de Richard Lavoie, Journal l'Oie Blanche

L’archéologue Louis-Philippe Picard, de Berthier-sur-Mer, a été honoré pour l’ensemble de sa carrière, à l’occasion du banquet du 35e colloque annuel de l’Association des archéologues du Québec (AAQ), samedi soir dernier. Le «Prix AAQ Distinction» lui a été remis par la présidente, Josée Villeneuve. C’est seulement la deuxième fois que l’AAQ remet ce prix.

Bien connu pour ses interventions archéologiques à Pointe à Lacaille, berceau de Montmagny, faites entre 2007 et 2013, année de sa retraite, M. Picard a aussi eu une carrière bien remplie, au cours des 36 années qu’il a données avec passion à l’archéologie, à l’histoire, mais aussi à l’ethnographie et à la mémoire populaire.

Vincent Lambert, l’un des organisateurs du colloque, aussi l’un de ceux qui ont proposé sa candidature, avec Dominique Lalande de Ruralys et Caroline Mercier, consultante en archéologie, lui a rendu un hommage bien senti. 

M. Picard est originaire de Dégelis. On apprend qu’il a fait des études en archéologie préhistorique en France en 1969-1970. «Il est donc de la première génération d’archéologues québécois», a mentionné M. Lambert. Il a travaillé un peu partout au Québec et aussi au Nouveau-Brunswick. «Il a dirigé plusieurs chantiers qui ont marqué l’histoire de l’archéologie, comme la restauration de Place-Royale (1972-1975), la reconstitution du village historique acadien à Caraquet (1972) et celle de Fort Ingall, à Cabano (1975)».
 

De plus, «il a été l’archéologue de référence durant plus de 20 ans à la Commission du Parc des champs de bataille nationaux à Québec (1991-2012)». À ce titre, en 2011, M. Picard a fait l’importante découverte des vestiges du Moulin Dumont, élément central de la bataille de Sainte-Foy, dernière de la guerre entre les Anglais et les Français au Canada. Elle s’est déroulée, entre autres, là où se trouve l’actuel Parc des Braves, à Québec. Elle s’est soldée par une brillante victoire française, remportée par le commandant Gaston de Lévis, sur son adversaire le général James Murray.

Louis-Philippe Picard a aussi été décrit comme «un nationaliste convaincu et sa pratique a toujours été animée par un attachement profond au terroir et à l’histoire du Québec». Entre 1988 et 1991, il a complété une maîtrise portant sur un site agricole situé au sud de la rivière du Sud à Montmagny, en face du Rocher de la Chapelle. Au préalable, il avait réalisé un important inventaire archéologique des rives de cette rivière, entre Montmagny et Saint-François, qui demeure un ouvrage de référence.

Il s’agit ici d’un bref compte-rendu d’une riche carrière à laquelle pourraient s’ajouter encore de nombreuses réalisations et activités de diffusion publiques. M. Picard est une personne ressource incontournable en histoire régionale et l’on fait encore très souvent appel à lui, pour ses vastes connaissances archéologiques et historiques, mais aussi à titre de mentor.

Comme le mentionne si bien M. Lambert, Louis-Philippe Picard est aussi reconnu «pour ses qualités humaines. Que ce soit avec ses collègues ou avec le public, sa bienveillance et sa chaleur humaine lui ont permis d’établir une relation de proximité, basée sur l’écoute et le respect», qualités du pédagogue et du professeur qu’il a aussi été, mais avant tout de son humanité.

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