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L'entente Canada-Europe inquiète les producteurs fromagers de la région

Bien que l'Accord économique et commercial global (AECG) ait été signé entre le Canada et l'Europe, et ouvre les entreprises canadiennes à plus de 500 millions de consommateurs, il n'en demeure pas moins que nos producteurs fromagers locaux sont très inquiets de voir débarquer 17 700 fromages, dont 16 000 fromages fins qui pourront entrer au pays chaque année, et ce, sans droits de douane. 

L'entente pourrait également faire très mal à l'industrie laitière où des fermes pourraient voir leurs revenus baisser de près de 13 000 $.

Au total, l'industrie canadienne fromagère et laitière estime que les pertes pourraient se chiffrer à près de 150 millions de dollars par année, et ce, pour chacun des secteurs respectifs en lien avec cette entente.

Appelé par notre service de nouvelles à commenter la signature de l'Accord économique et commercial global et surtout commenter l'aspect de l'ouverture du marché canadien aux fromages européens, Pascal-André Bisson, copropriétaire de la Fromagerie le Mouton Blanc de La Pocatière, avait ses réticences et ses doutes face au comportement du gouvernement, autant actuel que précédent.

Selon lui, depuis que l’ex-premier ministre conservateur Stephen Harper a signé l’entente de principe concernant cette entente, l’industrie fromagère ne sait pas à quoi s’en tenir. «Comment va se faire le contrôle de qualité aux douanes avec les fromages européens, sachant que leurs normes de qualité ne sont pas les mêmes que les nôtres? »

En effet, les fromages européens n’ont pas les mêmes standards de qualité et de salubrité que les canadiens, et coûtent donc moins chers à produire et, s’ils étaient canadiens, mais fabriqués de façon européenne, ils ne passeraient pas, pour la plupart, le test de l’inspection canadienne, alors que maintenant, ils peuvent traverser les frontières canadiennes sans embuches.

Qui plus est, bien que le gouvernement fédéral promettre des compensations pour couvrir les pertes de revenus des producteurs associés à la fois à l’AECG et au Partenariat transpacifique, ce dernier, n’a pas à l’inverse du gouvernement précédent, encore chiffré le montant qu’il pourrait allouer afin de couvrir les pertes – les conservateurs de Harper avaient promis 2,4 milliards sur 15 ans aux producteurs associés pour les mêmes accords.

Pour le copropriétaire de la fromagerie, le Mouton Blanc, l’industrie fromagère devrait prendre une initiative publicitaire afin d’encourager la consommation locale de nos fromages au lieu, uniquement, d’attendre les compensations des gouvernements. « Il va inévitablement y avoir une guerre de prix, l’industrie devrait faire une offensive publicitaire afin d’encourager la consommation de produits fromagers canadiens, d’ailleurs, en passant, comment va-t-on distribuer les nouveaux quotas de fromage? » s’est interrogé, monsieur Bisson.

Ce dernier rappel également que l’habitude de manger du fromage en Europe n’est pas la même qu’ici et qu’en conséquence, l’ouverture des frontières canadiennes aux fromages français et autres n’augure au final, rien de bon pour l’industrie fromagère canadienne en général qui ne peut compétitionner à armes égales l’Europe dans ce secteur, surtout avec les présentes normes canadiennes de qualité des fromages ainsi que pour les techniques et l’expertise européenne qui sont, selon lui, sur l’aspect de l’efficacité de production, en avances aux nôtres.

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