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Les fouilles prennent fin au berceau de Montmagny

L'équipe d'archéologues: de gauche à droite: Alexandre Naud, Nathalie Gaudreau, responsable, Véronique Mérangère, et Patrick Morency, coordonnateur des activités culturelles et patrimoniales à la Ville de Montmagny. Derrière, on voit deux bénévoles, Xavier et Jocelyn Landry. Absent sur la photo, l'archéologue Alex Saulnier.

Depuis neuf ans à chaque été, des archéologues creusent le sol dans le secteur de la Pointe-à-Lacaille. Au fil du temps, ils ont découvert une mine d’artefacts et d’informations sur l’occupation du site où se sont établis les premiers colons.

Or le chantier 2017, qui s’est terminé le 28 juillet, vient clore le chapitre des fouilles dans le berceau de Montmagny. Une fin qui intervient avant que la Maison Bélanger, le dernier secteur étudié, n’ait livré tout ses secrets.

Il n’empêche, en deux semaines de fouilles, l’équipe d’archéologues dirigée par Nathalie Gaudreau, d’Artefactuel, a eu le temps de faire des découvertes. Elle a en effet mis au jour un plancher de bois brûlé qui se situe à l’intérieur du corps de logis de la maison-bloc, près du mur sud du bâtiment.

En-dessous de la pièce de bois, on a trouvé un gond qui laisse croire en l’emplacement d’une porte à proximité. Les éléments architecturaux sont importants pour obtenir une image la plus fidèle possible du bâtiment, note Mme Gaudreau.

 

L’incendie

Construite en 1716, la maison a été ravagée par le feu en 1757 puis abandonnée. Les découvertes faites sur le site attestent d’un incendie  dans lequel aurait péri le couple Pierre et Marthe Bélanger, leurs funérailles ayant eu lieu le même jour. Deux hypothèses se dessinent quant à l’origine du feu. Il pourrait s’agir d’un feu de foyer ou encore d’un feu de grains causant beaucoup de fumée.

Chose certaine, les artefacts recueillis au cours des précédents chantiers de fouilles inclinent à penser que la famille était relativement à l’aise. Sur place, on a trouvé des tessons et des pièces uniques de vaisselle française.

Du potentiel

Pour sa part, la responsable du chantier Nathalie Gaudreau se dit contente des résultats obtenus «qui ont permis d’ajouter de nouvelles informations et de raffiner nos connaissances».

À son avis, il existe encore un gros potentiel de découvertes sur le site. Surtout que, selon elle, le milieu rural n’a pas été aussi étudié au Québec.

Lors des fouilles antérieures, l’archéologue Caroline Mercier, se disait convaincue que la Maison Bélanger était en réalité l’une des rares maison-bloc construite dans la vallée du Saint-Laurent au cours du 18e siècle.

Ce type de bâtiment était composée de deux sections l’une servant à l’habitation des humains et l’autre de dépendance destinée à l’entreposage des récoltes. Cependant, son point de vue n’est pas partagé par l’ensemble de la communauté archéologique du Québec. Quoique, semble-t-il, sa thèse rallie de plus en plus d’adeptes.

La préhistoire

La fin du chantier du berceau de Montmagny survient à la suite d’un changement d’objectif dans l’entente de développement culturel avec le ministère. Dans la nouvelle entente triennale, on vise des fouilles qui pourraient remonter jusqu’à la préhistoire dans le secteur des chutes à Montmagny, laisse entendre Patrick Morency, coordonnateur des activités culturelles et patrimoniales. Tout un plongeon dans le temps. À suivre!

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