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Les travailleurs de la petite enfance s'unissent pour faire cesser le déploiement universel de la maternelle 4 ans

Des centaines d’acteurs du réseau de la petite enfance se sont mobilisés jeudi à Montmagny, Thetford Mines, Sainte-Marie-de-Beauce, Lévis et Saint-Georges-de-Beauce dans le cadre du mois d’actions contre les maternelles 4 ans pour tous – promesse caquiste de la dernière élection.

À la sortie des services éducatifs dans la région, des parents sont sollicités pour signer une pétition demandant au gouvernement de cesser le déploiement des maternelles 4 ans pour tous.

Cette action régionale est organisée par Le Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance (CQSEPE) et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ). 

À Montmagny, c’est à la garderie en milieu familial public située sur l’avenue Édouard-Montpetit que les représentantes du réseau de la petite enfance ont rencontré les médias afin de discuter de cet enjeu.

Selon ces dernières, la politique caquiste pour le déploiement universel de la maternelle 4 ans n’est pas réalisable puisque la création de 5 000 classes au Québec nécessiterait 5 000 enseignants supplémentaires quand la province vit présentement une pénurie de main-d’œuvre, et ce, sans parler des coûts astronomiques qui, évalués à la base à 250 millions $, frisent désormais le 700 millions $.

De plus, pour celles-ci, le réseau – reconnu et cité mondialement comme étant un modèle efficace – répond adéquatement aux besoins réels des enfants de 4 ans.

« Nulle bataille de clientèle ici : les services éducatifs publics ne fermeront pas si les 4 ans migrent vers l’école. Le respect des besoins réels de l’enfant de 4 ans, voilà l’important. Nous nous battons pour assurer le maintien d’une offre de services éducatifs qui répond en tous points aux besoins développementaux de l’enfant et qui permet d’assurer le dépistage précoce dès le jour 1 de fréquentation », explique Mme Lessard.

Un sondage Léger réalisé récemment pour le compte de la FIPEQ-CSQ démontrait qu'à peine 23 % des répondants disaient préférer la maternelle 4 ans pour leur enfant par rapport à 68 % pour les CPE et les milieux familiaux publics.

« Comment le gouvernement peut-il cautionner l'implantation des maternelles 4 ans mur à mur alors que ce n'est pas une volonté de leurs concitoyens. Plutôt que de s'entêter, on les interpelle pour qu'ils demandent des investissements pour nos tout-petits dans notre réseau public de la petite enfance ! », clame Mme Grenon.

Rappelons que, la pétition lancée en décembre dernier par le CQSEPE et marrainée par la députée péquiste de Joliette, Véronique Hivon suscite déjà un fort appui dans la population puisque près de 40 000 Québécois y ont déjà apposé leur nom.

Une vaste campagne pour la promotion des CPE et des milieux familiaux publics est par ailleurs en cours.

« Les intervenantes en petite enfance et les employeurs du secteur font front commun pour faire cesser le développement de nouvelles maternelles 4 ans pour tous. Sur le terrain, le message est clair autant des acteurs du réseau et des parents : il faut prioriser et renforcer les milieux existants qui offrent des services de qualité aux tout-petits », ont conclu Francine Lessard, directrice générale CQSEPE et Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.

 

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