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Pénurie de main-d'œuvre: Garant serait prêt à engager 40 personnes demain matin

Isabelle Leclerc,directrice des ressources humaines chez Garant

En passe de devenir un problème généralisé au Québec, la pénurie de main-d'œuvre cause des maux de tête à beaucoup d'entreprises manufacturières, pour ne citer que ce secteur d'activité. La région n'échappe pas au problème, bien au contraire. Souvent, le sujet rebondit dans l'actualité. Histoire de mieux saisir l'ampleur de la situation, l'entreprise Garant, leader canadien dans la fabrication d'outils non-motorisés, a bien voulu tracer un portrait de cette réalité.

Rien de mieux que des chiffres pour comprendre! «Nous avons 380 employés, mais pour répondre aux besoins, il nous faudrait embaucher 40 personnes demain matin» lance d'entrée de jeu Isabelle Leclerc, directrice des ressources humaines, lors d'une entrevue réalisée à l'usine le jeudi 30 novembre.

Plus que centenaire, l'entreprise Garant est établie à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud depuis sa fondation en 1895. Actuellement, l'usine tourne 24 heures sur 24, 7 jours par semaine. La fin de semaine, la main-d'œuvre est surtout composée d'étudiants. C'est la semaine que le manque d'effectifs se fait sentir. «La situation nous a obligé à revoir nos façons de faire pour essayer de pallier au manque de main-d'œuvre» révèle Mme Leclerc.

 

Pour le moment, Garant a adopté deux stratégies: demander aux employés de faire du temps supplémentaire et confier des tâches en sous-traitance. Nous sommes contents que les employés acceptent de faire du temps supplémentaire, mais ça ne peut durer éternellement, laisse entendre la directrice des ressources humaines.

L'immigration

Dans un deuxième temps, l'entreprise veut prioriser les immigrants qui arrivent au Québec et qui veulent travailler à plein temps. «Nous n'aurons pas le choix un jour de nous tourner vers cette solution. Mais, pour nous, celle-ci est loin d'être simple. Surtout, s'il faut se rendre à l'étranger pour aller recruter du personnel. Comme l'entreprise emploie principalement de la main-d'œuvre non qualifiée, celle-ci doit être embauchée sur une base temporaire et non permanente, un peu comme les travailleurs saisonniers. D'où la logistique nécessaire à la mise en place d'un système de rotation et les coûts reliés à cette formule: formation, transport, hébergement, etc. «C'est tout un défi, car il y a des freins financiers et aussi des freins opérationnels à s'engager sur cette voie, mais il faudra sans doute envisager cette solution un jour» admet Mme Leclerc.

De l'aide gouvernementale

Une chose est claire, la situation est préoccupante, insiste Isabelle Leclerc. À son avis, les gouvernements n'auront pas le choix d'accorder de l'aide substantielle aux entreprises. La création d'un poste de conseillère en immigration permet certes d'aider les entreprises dans le dossier de la main-d'oeuvre, mais il faudra en faire davantage.

Sinon, il reste la solution de l'automatisation, mais chez Garant on ne regarde pas dans cette direction, ni à court terme, ni à long terme. Et on parle encore moins d'aller s'installer ailleurs, pour la simple et bonne raison que toutes les régions sont touchées par le problème de main-d'œuvre» de conclure Isabelle Leclerc.
 

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