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Un 27e Carrefour mondial de l'accordéon lumineux

Lumineux dans tous les sens du terme. Autant en ce qui concerne le soleil qui a accordé ses grâces durant la fin de semaine, que pour les musiciens qui ont littéralement conquis le public ébloui par tant de virtuosité.

Il fallait voir le Vieux Montmagny grouillant de monde, dans la grande chaleur des beaux jours d'été de septembre. La musique enveloppait la kermesse des étals de commerçants et d'artisans. Un ami attikameck, venu en visite à Montmagny, y a vu un grand Pow-Wow multiculturel de l'accordéon. Une comparaison sympathique qui fait du sens. Raynald Ouellet, le directeur artistique du Carrefour, rencontré au lendemain de la fête, mentionnaot aussi que «le travail à l'international des dernières années commence à porter fruit, puisque plus d'Européens planifient des vacances pour venir faire un tour au Carrefour et y passer toute la fin de semaine».

Mme Christiane Bouillé, présidente du Carrefour, quant à elle, a constaté qu'il y avait eu beaucoup plus de visiteurs dès le vendredi. «L'avant-première du jeudi et le concert en salle du vendredi matin [une nouveauté], je pense a contribué a amener les gens à Montmagny plus tôt.» De plus, selon les chiffres d'une étude récente, de plus en plus de Magnymontois s'approprient la fête. Tous ces visiteurs d'ici et d'ailleurs génèrent, bien entendu, des retombées non négligeables, faisait-on remarquer.

La maire de Montmagny, Jean-Guy Desrosiers, quant à lui, s'est dit ravi de la fête. «Cette année il y avait affluence sur la rue Saint-Jean-Baptiste et la section fermée de la rue de la Gare. C'était bondé de monde et je crois que tous sont satisfaits: autant le public, que le Carrefour et les commerçants», a-t-il mentionné, soulignant également l'augmentation de l'affluence au Carrefour, de façon générale.

Les parterres des scènes extérieures du Musée de l'accordéon et du Centre-Ville étaient remplis pour un feu roulant de spectacles gratuits. Cette gratuité permet à tous de découvrir que l'accordéon ne se trouve plus que dans les cuisines ou au dans la salle paroissiale d'antan. Ce patrimoine est bien vivant. Diversifié, en effervescence, tout en étant encore connecté à la tradition; il attire une relève. De plus en plus de jeunes se l'approprient au Québec et deviennent des virtuoses, tout comme ailleurs dans le monde

«Porteurs d'esthétiques et d'identités tous azimuts. Compositions originales, improvisation, arrangements de compositeurs classiques, interprétations de répertoires anciens dans la plus pure tradition, les spectateurs ont été servis en matière de diversité», mentionne-t-on dans le document de presse.

Ajoutons à cela l'ambiance. «Une atmosphère familiale et conviviale. Montmagny ce n'est pas les Plaines d'Abraham, de dire avec humour Raynald Ouellet, ça fait en sorte qu'il y a une proximité avec les musiciens, même dans la ville où on peut facilement entrer en contact avec eux.»

Cette année, dans l'enchantement de la virtuosité, les Didier Laloy et Kathy Adam, un duo accordéon diatonique et violoncelle «ont charmé le public par leurs compositions acrobatiques interprétées avec énergie et lyrisme. Aussi, les Basques du duo Bilika ont servi une proposition inédite [en langue basque], puisant dans le répertoire traditionnel de leur terre enclavée pour en livrer des interprétations improvisées tenant de la performance scénique», mentionne-t-on. Ils ont livré des pièces pleines d'émotion.

 «J'en ai entendu parler par beaucoup de gens et par les musiciens», de mentionner M. Ouellet, qui était convaincu que cela étonnerait. «Après 27 ans, mous avons quand même fait un travail qui fait en sorte que les gens qui viennent assister à nos concerts sont ouverts et à l'écoute des divers styles de musique», ajoute-t-il avec satisfaction, appuyé par Mme Bouillé.

La liste pourrait s'allonger encore, mais il ne faut pas oublier nos talents. À commencer par la relève, les nouveaux porteurs de la tradition dynamique. Qualifié «d'un des moments les plus précieux du Carrefour», à cet égard, la prestation de Timi Turmel lors du concert d'ouverture, a ébloui le public et les musiciens.

Dans un texte senti, l'on nous rappelle justement que le jeune homme «alors qu'il se produisait lors des portions réservées à la jeune relève quand il était adolescent, a gravi tous les échelons, jusqu'à être applaudi sur la même scène que l'Italien reconnu mondialement Mirco Patarini et la gagnante de la coupe du monde d'accordéon 2014, la jeune Finlandaise Viivi Maria Saarenkylä». Il sera sans doute l'un des ambassadeurs de l'âme de l'accordéon d'ici, comme d'autres grands qui l'ont précédé.

Quant aux organisateurs, pas de répit pour eux, puisque déjà on est attelé à la tâche pour finaliser des ententes qui permettront au public de faire d'autres découvertes l'an prochain.

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