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La majorité des cas sont non urgents à l'urgence de l'Hôpital de Montmagny

Diane Gendron
Médecin d'urgence à l'Hôpital de Montmagny, le docteur Simon Kind est bien placé pour saisir l'ampleur du problème.

La réforme Barrette dans le réseau de la santé vise, entre autres, à donner le bon service, au bon moment, au bon endroit. Si certains conviennent que, depuis, les choses ont effectivement bougé, force est de constater qu'il reste du chemin à faire, du moins en ce qui concerne les urgences des hôpitaux. Elles débordent parce qu'une majorité de patients consultent pour des cas non urgents.

L'Hôpital de Montmagny ne fait pas exception à la situation actuelle. La majorité des consultations à l'urgence, soit 71,7%, constitue en fait des cas non urgents, selon les chiffres dévoilés par le docteur Simon Kind et la chargée de projet Accès-Soins en Chaudière-Appalaches, Annie Prévost. Elle n'est pas la meilleure, ni la pire de la région.

Les raisons les plus fréquentes invoquées pour consulter à l'urgence : la toux et la congestion. Problème de poux, renouvellement de prescriptions, formulaires, traitement de plaies, ongles incarnés, gastro, font aussi partie des cas couramment rencontrés. Or ces problèmes de santé peuvent être traités ailleurs et ainsi contribuer à désengorger le système.

L'Accès adapté

Fait étonnant, 91% des patients qui viennent à l'urgence ont un médecin de famille, note Mme Prévost. Celui-ci s'avère pourtant la première solution pour obtenir un traitement surtout depuis la mise en place de l'Accès adapté, un concept malheureusement encore méconnu. Cette formule permet aux médecins de famille de débloquer des périodes pour un rendez-vous de dernière minute, explique le docteur Kind. Le médecin peut voir son patient dans les 48 heures. Et si ce dernier pense plutôt qu'il devrait se rendre à l'urgence au cas où une prise de radiographie serait nécessaire, son médecin peut le référer directement à la radiologie de l'hôpital sans que le malade doive s'enregistrer à l'urgence. Le médecin reçoit ensuite le résultat des radios et peut prescrire le médicament adéquat, tout cela à partir de son cabinet.

Par ailleurs, on a aussi ajouté des plages horaires pour les cliniques avec ou sans rendez-vous, à la clinique médicale et aux CLSC, enchaîne Mireille Gaudreau, du Service des communications du CISSS.

De l'éducation

«Je comprends que les patients sont inquiets et qu'ils veulent parler rapidement à un médecin, ne serais-ce que pour se faire rassurer, mais s'ils s'orientent au bon endroit dès le départ, tout le monde va y gagner» lance le docteur Kind qui venait de terminer sa troisième nuit d'affilée à l'urgence. Il faut savoir qu'une meilleure utilisation des services d'urgence contribue à l'efficacité du système et diminue les délais d'attente pour les gens qui en ont vraiment besoin» ajoute-il en précisant que le médecin a un rôle d'éducation à jouer dans ce contexte.

Si la situation est non urgente, le patient sera traité, mais avant de partir on va lui remettre un feuillet identifiant les différentes alternatives à sa portée pour se faire soigner.

En cas de doute, on conseille de ne pas hésiter à se rendre à l'urgence. Surtout, il est recommandé aux gens de ne pas «s'autodiagnostiquer» à partir d'Internet et des réseaux sociaux. 

Médecin de famille

Quant aux personnes qui n'ont pas de médecin de famille, on les invite à s'inscrire en ligne au guichet MD de famille. À ce propos, soulignons que Chaudière-Appalaches est la région au Québec qui a le meilleur taux d'accès à un MD de famille, soit 89%.
 

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